Segment de haute technologie très dépendant des investissements en R&D de ses clients, le marché du vide ne sera pas épargné par la crise. Des projets de recherche seront repoussés tandis que des mises en service d'appareils sur site risquent d'être reportées. Et si des débouchés se sont taris, comme dans la métallurgie, le gros des commandes devrait se maintenir même si tous les acteurs, de l’amont à l’aval de la filière, ne sont pas logés à la même enseigne. L’activité 2020 ne devrait donc pas sombrer comme elle risque de leur faire dans d’autres secteurs industriels... Il faut dire que les acteurs du vide bénéficient de fondamentaux solides selon l’étude Xerfi-Precepta. Dynamisme du marché mondial des semi-conducteurs à l'aube de la 5G, longue liste d'attente d'installations photovoltaïques sur le territoire, plan « Nano 2022 », déploiement de nano-satellites patrouilleurs à partir de 2023… Les motifs d’une reprise assez rapide ne manquent pas !
Comment au juste se positionne l’industrie française des pompes à vide ? Hé bien la France est le 2e producteur européen et le 6e exportateur mondial. Il faut dire que le pays accueille sur son sol des sites industriels et filiales de leaders mondiaux du domaine à l’instar des allemands Pfeiffer Vacuum et Pierburg Pump ou encore de l’américain Atlas Copco. Même constat dans la fabrication d’électrovannes ou d’appareils de mesure. Finalement, seules les entreprises d’ingénierie et de contrôle-maintenance sont majoritairement sous contrôle français, bien que l’allemand KSB domine cette activité. Des acteurs qui au passage mutent progressivement vers des profils d’ensembliers. Ce rappel sur l’origine des actionnaires signifie en creux que très peu de centres de décision sont basés sur le territoire national. Une situation qui pourrait être préjudiciable pour l’investissement et l’emploi en France notamment en cas de rationalisation de la production de la part de ces multinationales.
Pour améliorer leur position, les acteurs du vide ont jusqu’ici déployé plusieurs stratégies :
• D’abord, ils ont élargi leurs débouchés. C’est le cas avec le secteur de l’élaboration de couches minces qui veut réduire sa dépendance aux ressources naturelles à travers des techniques plus économes comme le « verre métallique » qui pourrait notamment permettre de diversifier les débouchés des technologies du vide dans la fonderie.
• À l’ère de la transition énergétique, les industriels ont aussi investi ces dernières années dans la conception de pompes à vide plus efficace d’un point de vue énergétique. Objectif : permettre aux clients de concilier les performances du vide avec une réduction de leur facture d’énergie.
• Les fabricants entendent également appliquer les principes de l’éco-conception dans leur process à travers l’usage de composants et de procédés de plus en plus économes en énergie. Des efforts qui devraient perdurer après crise.
• Enfin, le perfectionnement des technologies du vide passe nécessairement par une optimisation de la mesure des grandeurs, des méthodes de détection de fuite et de contrôles d’étanchéité… Un enjeu primordial pour le contrôle et la maîtrise du vide afin de séduire les industriels des matériaux pour le photovoltaïque ou des grands instruments comme ceux du projet Iter.
Publié le jeudi 24 septembre 2020 . 3 min. 17
Les dernières vidéos
Industrie, IAA
Les dernières vidéos
de Philippe Gattet
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES