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Quand les actionnaires financiers affaiblissent la concurrence

Publié le mardi 10 avril 2018 . 3 min. 36

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Deux entreprises directement concurrentes le sont-elles réellement si elles ont en commun une bonne partie de leur actionnariat ? On peut sérieusement en douter, selon bon nombre de chercheurs qui se sont penchés sur la question depuis des décennies. La question est toutefois revenue en force car il semblerait qu’elle se pose de façon plus aigüe aujourd’hui que par le passé.


Depuis 2015, les chercheurs Azar, Raina, Schmalz et Tecu, notamment, ont démontré un lien entre proximité de l’actionnariat entre entreprises concurrentes, et prix élevés dans les secteurs du transport aérien et de la banque de détail aux Etats-Unis. Pour ces chercheurs, un grand nombre de marchés de produits seraient dans des configurations similaires.


Une poignée d'investisseurs se partagent des marchés de plus en plus concentrés


Deux tendances de fond expliquent le regain d’intérêt sur la question de l’actionnariat en commun d’entreprises en concurrence directe.

La première, c’est un mouvement de concentration indiscutable d’un certain nombre de marchés de produits sous l’effet du rythme soutenu des fusions et acquisitions. Cette consolidation est avérée sur les deux marchés évoqués auparavant, mais aussi sur des marchés internationalisés aussi divers que le tabac, le minerai de fer, la bière ou encore l’agrochimie.


La seconde, c’est l’émergence d’investisseurs institutionnels colossaux tels que Blackrock, Vanguard, State Street ou encore Capital Group. Ces investisseurs ont atteint une telle taille qu’il est très rare qu’ils ne soient pas au capital d’entreprises leaders sur leurs marchés respectifs.


La conséquence de ces deux phénomènes, c’est que certains marchés sont dominés par une poignée d’entreprises, dont les principaux actionnaires sont une poignée d’investisseurs institutionnels.


Conséquence : des effets anti-concurrentiels même sans collusion


Prenons l’exemple particulièrement frappant de l’agrochimie, un marché mondialisé de plus de 200 milliards de dollars et devenu très concentré. BlackRock est le premier actionnaire des leaders allemands Bayer et BASF, et le deuxième actionnaire des leaders américains Dow-Dupont et Monsanto. Vanguard est lui le deuxième actionnaire de Bayer et BASF, et le premier de Dow-Dupont et Monsanto.


Selon les chercheurs, une telle configuration de marché ne nécessite aucune collusion ou coordination pour produire des effets anti-concurrentiels… même s’il est évident qu’elle facilite théoriquement grandement la coordination. Sans aller jusque-là et pour le dire simplement, il n’est pas l’intérêt d’un actionnaire influent de voir deux entreprises dont il détient le capital se livrer une concurrence trop vive de nature à entamer leurs profits. Ce serait, pour lui, un jeu à somme négative. Quant aux dirigeants des deux entreprises, connaissant leurs actionnaires et servant leurs intérêts, ils n’ont pas besoin d’instructions explicites pour comprendre comment maximiser le profit de ces derniers.


Les travaux des chercheurs ont eu un retentissement considérable et alimenté d’autres débats académiques. Certains font le lien entre cette émergence d’actionnaires omniprésents et un affaiblissement de la concurrence sur de nombreux marchés. Cette concurrence en berne expliquerait quant à elle, pour partie du moins, le niveau historiquement élevé de la rentabilité des grandes entreprises, et la croissance durablement faible de la productivité.


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