Le développement du crowdfunding a introduit un nouvel acteur dans le financement des startups : la foule (ou crowd).
En faisant appel à la foule, l’entrepreneur fait le choix de s’adresser à un large public. Il diffuse largement son projet avec pour objectif d’en obtenir le financement, mais pas seulement. Cette diffusion massive du projet permet à l’entrepreneur de bénéficier d’une plus forte visibilité, de la notoriété apportée par la plateforme de crowdfunding, avec des effets multiplicateurs liés aux réseaux sociaux.
Cette visibilité est un des points clé du crowdfunding. Sa réussite dépend de la capacité du porteur de projet à élargir son audience, que l’on peut représenter par 3 cercles :
- pour les projets en phase de démarrage, le projet n’est connu que des proches,
- l’opération de crowdfunding va d’abord mobiliser le réseau de connaissance,
- mais l’objectif est d’atteindre une audience plus large, ceux qui, avant l’opération ne connaissant pas le projet : le 3e cercle. C’est l’atteinte de ce 3e cercle qui permet la réussite de l’opération de crowdfunding.
Pour cela le porteur de projet et la plateforme cherchent à susciter une adhésion au projet. En effet, le financement d’un projet par les internautes ne résulte pas d’une démarche strictement financière. Cette logique est certes présente, notamment dans l’investissement en capital (l’equitycrowdfunding), mais le crowdfunding s’inscrit surtout dans une démarche d’adhésion et de participation au projet. Les études réalisées sur cette question montrent les motivations suivantes :
l’intérêt pour le projet lui-même (son activité, ses objectifs),
le jeu impliqué par le fait de financer un projet,
la philanthropie,
la récompense, c’est-à-dire la valeur reçue ou espérée en contrepartie du financement,
la reconnaissance, c’est-à-dire une motivation liée à l’image, au fait d’être reconnu par les autres,
et enfin la dimension communautaire.
Ainsi, les sponsors s’impliquent dans les projets. Tout au long de la campagne de levée de fonds, les échanges entre les sponsors, et entre le porteur de projet et les sponsors, témoignent de cette implication. Les sponsors postent des commentaires sur la plateforme de crowdfunding, mais aussi sur les réseaux sociaux. Les échanges avec le porteur de projet peuvent également se poursuivre de manière privée par mail.
Par ces échanges, l’entrepreneur bénéficie d’un apport de connaissance, on parle de ressource cognitive, qui traduit un véritable crowdsourcing, qui va au-delà d’un simple financement. Le porteur de projet peut ainsi, au delà de la notoriété, bénéficier :
d’un retour d’information sur la manière dont le projet est perçu,
de conseils,
de contacts,
de retours d’expérience.
Le crowdfunding apporte ainsi de multiples ressources qui permettent d’accélérer l’opérationnalisation du projet.
MOLLICK Ethan et NANDA Ramana : « Wisdom or madness? Comparing crowds with expert evaluation in funding the arts », Management Science, 2015, vol. 62, no 6, p. 1533-1553. Working paper disponible sur SSRN :
http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.2443114
Publié le mardi 4 avril 2017 . 3 min. 42
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