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30 ans de commerce extérieur : la descente en enfer

Publié le jeudi 14 novembre 2019 . 5 min. 14

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On l’a oublié, mais le commerce extérieur français n’a pas toujours été déficitaire. La preuve. Si le début des années 90 commence mal, le solde se redresse rapidement, atteint l’équilibre en 1992, et redevient positif en 1993. Il faut remonter avant le premier choc pétrolier de 1973 pour trouver un tel niveau !


Ce rétablissement spectaculaire de 1993 est justement lié au contrechoc pétrolier qui contracte le déficit énergétique de 20% en deux ans. La panne de la demande intérieure entraîne aussi celle des volumes importés, qui reculent de 8% sur la période et contribue ainsi au redressement du solde extérieur. Il faut ajouter à ce tableau la reconquête des marchés extérieurs : encore déficitaire de 6 milliards d’euros en 1991, le solde des produits manufacturés est au vert en 1993 à +10 milliards. Pourtant des premières digues se fissurent déjà. L’habillement en équilibre précaire depuis le milieu des années 80 chute et est devenu déficitaire. Après la crise, la courbe reprend son ascension, les excédents s’accumulent pour atteindre le record absolu de 1,8% du PIB l’équivalent de 24 milliards d’euros. C’est un record, qui passe inaperçu à l’époque, mais c’est un record qui tient toujours aujourd’hui. Et ce sont les excédents industriels qui explosent tous les compteurs : 32 milliards d’euros ! La France est alors triomphante dans l’automobile et succès d’Airbus aidant, les résultats de la branche transport s’envolent pour atteindre 20 milliards d’euros. Le couple agriculture-agroalimentaire parachève ce succès général du « made in France ». Seule ombre à ce tableau, la déconfiture de la filière textile, qui plonge à plus 10 milliards de déficit. C’est un héritage des dévaluations en série de nos plus proches concurrents, Royaume-Uni, Italie, Espagne qui ont entraîné une brutale perte de compétitivité. Voilà pour 1997. Le millésime 98 ne sera pas un aussi bon cru. A l’époque, les économistes accusent la crise asiatique.


Le problème c’est que ce décrochage va se poursuivre jusqu’à l’an 2000 et le solde commercial redevient déficitaire pour la 1ère fois depuis 8 ans. Le bref sursaut des 2001-2002 ne sera qu’une rémission, liée à l’attrition de la demande intérieure. Ensuite, c’est la dégringolade sans fin du solde du commerce extérieur jusqu’à 2011. C’est un véritable précipice, avec un déficit record de 67 milliards d’euros, l’équivalent de 3,3% du PIB. Alors quelle explication ? Il y a d’abord un choc exogène. Le déficit pétrolier est multiplié par 2,5 avec la flambée du cours du brut qui passe de 25 à 112$ le baril. La facture est lourde : 50 milliards d’euros. Il y a ensuite un choix politique constant de tous les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite de cajoler à tout prix le consommateur, mais aussi les distributeurs. Le revers de la médaille, c’est que l’on sacrifie les industriels. Le textile, le cuir et la chaussure deviennent un champ de ruine.


Déjà déstabilisée dans les années 90, le secteur subit l’assaut décisif de la Chine après son entrée dans l’OMC en décembre 2001. La filière informatique-électronique chute à son tour et devient le premier déficit manufacturier à 16 milliards d’euros. Dans l’électronique grand public, Thomson est balayé. Mais ce sont aussi les choix stratégiques de plusieurs grands groupes qui sont en cause. Dans l’automobile, Renault rate le haut de gamme et s’oriente vers le low-cost délocalisé : pas seulement pour les émergents, mais aussi pour réimporter vers la France et l’Europe occidentale. En 2008, le solde auto français bascule dans le rouge. En 2011 le trou s’est creusé à 8 milliards. Mais il y a plus ! D’autres bastions jugés imprenables vont tomber à leur tour. C’est le cas de l’industrie alimentaire, qui subit les coups de boutoir des industriels allemands, notamment dans la filière viande. L’alimentaire, le fameux pétrole vert de la France passe lui aussi dans le rouge. Le déficit manufacturier sombre à 32 milliards d’euros. Mais la descente aux enfers a heureusement une fin. Le déficit s’allège peu à peu à partir de 2012. Des mécanismes plus favorables se mettent peu à peu en place. D’abord le ralentissement de la demande intérieure limite les importations alors même que la croissance européenne reprend des couleurs et puis en 2014, ce sont les bonnes surprises du contre-choc pétrolier, de la baisse de l’euro et du début de l’amélioration de la compétitivité notamment grâce au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.


Mais c’est très poussif et l’essai n’a pas été transformé. Le simple réveil de la demande domestique en 2016-2017 a fait replonger la courbe. La base exportatrice s’est tellement atrophiée au fil du temps que ni le CICE ni l’ensemble des mesures pro-offre n’ont réellement permis de redorer le blason de notre commerce extérieur. L’aéronautique, les vins et spiritueux, la pharmacie, la chimie fine, parfums et cosmétique, la navigation de plaisance, les industries du luxe et l’armement restent des places fortes mais ce n’est pas assez. Notre commerce extérieur est dans le rouge et l’on ne voit vraiment comment la vapeur pourrait s’inverser.


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