Prudence ou offensive ? Les factors et assureurs-crédit devront trancher dans un contexte de complète incertitude. Ces acteurs sont en effet coincés entre l’espoir d’une timide reprise économique en 2021 et la crainte d’une vague de défaillances d’entreprises. Et afin d’éviter que ne se grippent les rouages de l’assurance-crédit et de l’affacturage et éviter un scénario catastrophe, l’État a mis en place plusieurs dispositifs visant à récupérer une partie des risques des acteurs pour préserver la confiance. Déjà, en 2020, les activités d’affacturage et d’assurance-crédit ont terminé l’année dans le rouge selon l’étude Xerfi Precepta. Le volume des créances interentreprises a logiquement fléchi en phase avec la récession économique et l’assèchement des nouvelles créances clients, pénalisant les sociétés d’affacturage. Les sociétés d’assurance-crédit, elles, ont eu tendance à se désengager en réduisant leurs couvertures, voire en annulant leurs garanties aux prémices de la crise, tout en augmentant leurs prix. Elles ont également dû composer avec les dispositifs publics de soutien en faveur des entreprises, formes d’alternatives à leur offre.
Depuis plusieurs années, factors et assureurs-crédits sont confrontés à l’émergence de nouvelles formes de concurrence. À la faveur de modèles fondés sur le tout digital et la simplicité, les fintech ont été à l’origine de véritables révolutions d’usage qui imprègnent progressivement les promesses de valeur traditionnelle : offres sans engagement, trésorerie à la demande, pas de caution ou de nantissement requis, évaluation des risques fondée sur des algorithmes… Ces pratiques nouvelles ont largement contribué à démocratiser les offres auprès des TPE/PME. Un segment sur lequel sont présents par exemple Finexkap (pour l’affacturage) et Hokodo (pour l’assurance-crédit). Néanmoins, les acteurs historiques résistent à la percée des fintech. Outre l’importance des barrières à l’entrée sur le segment des grands comptes, un fort effet d’expérience semble jouer sur le marché et plusieurs fintech ont soit jeté l’éponge, soit été mises en difficulté.
En dépit de la crise, les stratégies de croissance des factors et assureurs-crédit n’ont pas été remises en cause. Ces derniers cherchent toujours à élargir leur cible de clientèle notamment à destination des TPE/PME. Ils tentent également de se positionner sur les différents maillons du credit management afin de se positionner comme des guichets uniques autour des services de gestion du compte client. La digitalisation est également au menu des investissements pour suivre l’évolution des usages, fidéliser les clients, y compris les grands comptes et se positionner sur le segment de petites entreprises. De nombreux investissements sont également à noter dans le big data et le machine learning qui semblent ouvrir un nouveau terrain de jeu : celui de l’analyse prédictive du risque. Sans oublier la blockchain qui promet d’anticiper le futur des flux de créances commerciales et d’offrir aux parties prenantes d’une transaction une vision transparente, complète et en temps réel des données relatives à cette transaction.
Gardons toutefois à l’esprit que ces nouveaux Eldorados de l’intelligence artificielle et de la blockchain se heurtent encore à d’importantes limites technologiques, mais aussi humaines…
Publié le mardi 16 février 2021 . 3 min. 25
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