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Qui est protectionniste qui ne l’est pas ? Donald Trump a une vision très claire de la situation : le déficit abyssal du commerce extérieur américain, près de 800 milliards de dollars en 2017, l’équivalent de 4,1% du PIB, a pour corollaire la montagne d’excédents accumulée par la Chine, l’Europe et le Japon. Autant de pays qui ne joueraient pas le jeu du libre-échange face à de pauvres Américains très naïfs.


Pour trancher, il faut partir des trois principaux leviers à disposition d’un Etat pour protéger son économie de la concurrence étrangère :
1- les mesures tarifaires (les doits douanes)
2- les mesures non-tarifaires (comme les quotas) et enfin,
3- les mesures monétaires c’est-à-dire la manipulation des changes.

 
Sous l’angle tarifaire, le monde se partage en deux avec d’un côté les pays émergents et de l’autre les pays avancés. Selon les données de l’OMC, l’Argentine, le Brésil, l’Inde figurent parmi les pays les plus protectionnistes au monde avec des taux de droits de douanes supérieurs à 13%... La Chine n’est pas très loin derrière avec un taux légèrement inférieur à 10%. En fait, seule la place de la Corée-du Sud, en haut de tableau, détonne car les pays avancés (l’Europe, le Japon et les Etats-Unis), se situent bien plus bas, avec des taux finalement très proches entre 2,5 et 4 fois inférieurs à ceux du premier groupe.


Autre enseignement, tous les pays pratiquent un protectionnisme ciblé avec des pics qui peuvent être impressionnants, notamment dans les secteurs agricoles : le Japon est globalement peu protectionniste mais applique des droits de douanes de plus de 67% sur les produits laitiers. Les mesures non-tarifaires sont, elles, beaucoup moins palpables et surtout multiformes. Cela peut aller de la mise en place de quotas, de subventions aux exportations, de normes techniques ou sanitaire ou de textes législatifs favorisant les entreprises nationales. Ce levier est actionné par tous les pays sans exception. À commencer par les Etats-Unis.


Depuis le « Buy American Act » de 1933, le gouvernement fédéral est obligé de donner ses appels d'offre à une entreprise américaine. Si aucun indicateur ne permet de rendre compte de l’ensemble des mesures non-tarifaires, les données de Global Trade Alert, un organisme indépendant, donne un aperçu sur l’importance du phénomène. Entre novembre 2008, mois où les dirigeants du G20 s’étaient engagés à s’abstenir d’élever de nouvelles barrières aux investissements ou au commerce de biens et services et juin 2017, les Etats-Unis, ont à leurs actifs pas moins de 1 280 mesures discriminatoires supplémentaires, l’ensemble composé de l’Allemagne, de la France et de l’Italie près de 1 000. C’est nettement plus élevé que les plus proches suivants, notamment les pays émergents plus adeptes des mesures tarifaires. Restent les mesures monétaires, c’est-à-dire les manipulations de changes. La formule de John Connally, secrétaire au Trésor de Richard Nixon, face à des diplomates européens est restée célèbre « le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème ».


Le ton est donné. La guerre commerciale est aussi une guerre des changes. Parmi les grandes économies, la Chine est la plus souvent pointée du doigt car sa monnaie est encadrée et ne fluctue pas totalement librement : la remontée du yuan face au dollar depuis l’entrée de la Chine en décembre 2001 dans l’OMC et l’accumulation de ses réserves de change, a été très tardive, et s’est déroulée par pallier uniquement après 2007. Le Japon n’est pas en reste et la BoC dégaine très rapidement dès que le yen est jugé trop cher.


En fait, tous les pays pratiquent peu ou prou une certaine forme de protectionnisme. Les pays émergents, dont la Chine, certainement un peu plus. Mais les pays avancés, Etats-Unis en tête ne sont pas les grands naïfs qu’ils prétendent être, les mesures prises sont généralement moins visibles, c’est tout.


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