Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Il n’y a pas d’argent magique ? Cela dépend pour quoi !

Publié le vendredi 19 avril 2024 . 3 min. 55

Voir plus tard
Partager
Imprimer

« Il n’y a pas d’argent magique », affirment les tenants d’une politique de rigueur face aux revendications, pour dire qu’il n’y a pas d’autre solution possible.


Mais le New Deal, après la crise de 1929, a été financé alors que le chômage était massif.


Mais lors de la pandémie, peu de gens travaillaient et tous les gouvernements ont injecté des milliards pour soutenir l’économie via la Banque Centrale Européenne qui a créé 750 milliards d’euros pour ce faire.


Mais Ben Bernanke, président de la FED, expliquait que le sauvetage des banques en 2009 s’était fait en « utilisant simplement l’ordinateur ».


Cette création monétaire ex-nihilo, à l’aide d’un ordinateur, a donc bien l’air d’être « magique » et beaucoup se demandent pourquoi on se creuse la tête à trouver des financements s’il suffit d’appuyer sur une touche.


Ce n’est évidemment pas si simple. L’argent créé ne servirait à rien si personne ne produisait et on serait condamné à l’inflation.
L’argent n’a donc d’utilité que s’il permet les échanges. Sans rien à acheter on peut mourir de faim sur un matelas de billets, mais avec une abondance de produits sans l’équivalent universel qu’est l’argent, on pourrait aussi mourir de faim devant des tonnes de nourriture que personne ne voudrait vendre. C’est la première caractéristique du capitalisme : une « gigantesque collection de marchandises » comme l’énonce Marx dès la première phrase du Capital. Et ces marchandises qui ne pourraient exister sans le travail de ses producteurs directs doit ensuite faire le « saut périlleux » du marché pour savoir si ce travail n’a pas été dépensé en vain.


Alors, qu’est-ce qui est premier ? L’argent des capitalistes qui permettra de créer des emplois, donc des marchandises, ou des travailleurs capables de produire, non pas des marchandises, mais des biens et des services utiles à la vie en société qu’ils passent par le marché ou non ?


Répondre l’argent des capitalistes, c’est conforter l’idée qu’il existe bien de l’argent magique, qui serait présent avant tout travail, ce que semble confirmer le « quoi qu’il en coûte » de la période Covid ou les déclarations de Ben Bernanke.


Bien au contraire, l’image du saut périlleux utilisée par Marx indique qu’il n’y a pas de garanties que cet argent investi se concrétise à chaque fois en marchandises vendables. Si le « saut » était sans risque, on pourrait bien parler d’argent magique, puisqu’il suffirait qu’il soit là pour se transformer en biens et services utiles. Alors le clavier d’ordinateur suffirait à financer n’importe quoi.


Pourtant, ceux qui nient l’existence d’argent magique pour justifier des politiques de rigueur semblent bien y croire quand ils se félicitent de l’annonce de promesses de dons pour un montant de 400 millions de dollars en faveur des pays les plus pauvres à la COP 28.


Mais utiliser la métrique monétaire pour évaluer les dommages et penser qu’un investissement équivalent effacerait l’ardoise, c’est bien accorder un pouvoir magique à l’argent investi. Quand le rapport Mahfouz-Pisani-Ferry évalue à 66 milliards d’euros par an le montant des investissements supplémentaires privés et publics, ils pourraient parfaitement être obtenus avec un clavier d’ordinateur, mais rien ne garantit qu’ils se traduiraient en technologies de capture du carbone encore balbutiantes ou en sobriété subite des consommateurs ou que les techniciens rénovant les bâtiments seraient assez nombreux (avec les matériaux et l’énergie disponible en quantité suffisante).


Et dans les pays les plus exposés, quand les infrastructures seront détruites, quand les sols ne seront plus cultivables, quand les populations ne pourront plus supporter des chaleurs trop importantes à quoi serviront les millions de dollars qui sont soi-disant nécessaires ?


Quelle doit-être la préoccupation la plus importante ? La croissance de la « gigantesque collection de marchandises » ou la dégradation de l’environnement qui s’accélère ?


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :