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Vers un retour à la déflation rampante !

Publié le vendredi 19 avril 2024 . 5 min. 05

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C’est un fait, l’inflation revient en Europe comme aux États-Unis, sans qu’il ait fallu pour cela déployer une thérapie de choc. Le mouvement patine et va continuer à patiner encore quelques mois. Il doit lutter contre l’inertie des salaires, la faiblesse de la productivité en Europe, et les stress géopolitiques sur le marché du pétrole, mais fondamentalement, l’ancien régime de la grande modération, traversé de forces déflationnistes latentes, se remet doucement mais sûrement en place.


Les anticipations de marché croient à la modération, et non au retour d’une déflation rampante


Les grands opérateurs financiers n’en ont jamais vraiment douté. Leurs projections ne sont jamais sorties de l’orbite d’inflation qui caractérise ce que l’on appelle le régime de grande modération. Une grande modération qui était synonyme pour l’Europe d’un ancrage de l’inflation sur la cible des 2% jusqu’à la crise financière de 2008, puis d’une phase prolongée que l’on a pu qualifier de déflation rampante, où l’inflation a longtemps navigué sous sa cible, frôlant parfois les territoires négatifs. L’histoire est quasi similaire aux États-Unis, avec néanmoins un écart structurel positif de 0,3 à 0,4 point avec l’Europe. Alors certes les anticipations de marché croient à la modération, et non au retour d’une déflation rampante, mais la messe n’est pas dite. Ces fameuses anticipations peuvent se déduire de l’écart entre le taux d’intérêt servi sur les titres publics standards et celui des titres indexés sur l’inflation. C’est ce que l’on appelle dans le jargon financier le point mort de l’inflation. Et cet indicateur confirme qu’aux États-Unis comme en Europe les opérateurs pensent qu’à long terme l’inflation va demeurer ancrée sur 2/2,5%. Mais pourquoi les turbulences récentes nous auraient-elles guéris comme par enchantement de la déflation rampante ?


La conjoncture unique qui a engendré l’inflation entre 2021 et 2023


On peut en douter. Il a fallu d’une part une conjonction d’évènements difficilement reproductibles pour que l’inflation fasse l’embardée que l’on sait entre 2021 et 2023. Un stop and go inégalé de l’activité lié à la crise sanitaire, qui a perturbé fortement les chaînes d’approvisionnement ; le conflit ukrainien qui a fait flamber les énergies fossiles ; une surchauffe des produits alimentaires liée au conflit et aux désordres climatiques ; et enfin, une accumulation inégalée à travers le monde de stimuli budgétaires massifs. Et il aura suffi en fin de compte d’un durcissement très modéré de la politique monétaire, ayant une faible prise sur l’activité et l’emploi pour en venir à bout. Rien à voir avec le dosage massif de l’époque Volker au début des années 80. On se demande quelle part revient à la politique monétaire et quelle part revient à un phénomène de reflux spontané. Bref l’incendie ne s’est pas propagé, en dépit de l’intervention molle des pompiers, semblant suggérer que le terrain n’était pas si propice à un embrasement.


La surproduction chinoise


Et pour cause, les raisons qui sous-tendaient le régime de très faible inflation ne se sont pas dissipées, voire ont gagné en ampleur. Il y a d’abord, la surproduction chinoise, qui a encore élargi son champ en termes de montée en gamme, et de spectre de spécialisation. Cette surproduction inonde les marchés internationaux à défaut que la Chine réussisse son recentrage sur sa demande intérieure. Avec un accès aux énergies et matières premières russes bradées, des subventions massives, qui favorisent la baisse des prix de production. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen a récemment laissé entendre que l’essor des exportations chinoises de véhicules électriques, d’énergie solaire et de batteries était un problème à un moment où les États-Unis investissent également dans la relance de leur propre secteur manufacturier. Et derrière cela, il y a une stratégie délibérée de la Chine d’étendre son emprise industrielle, sur des niveaux de gamme toujours plus élevés, bousculant les positions concurrentielles de l’Allemagne notamment.


L’impact grandissant de l’IA sur le monde du travail


Il y a ensuite l’accélération de l’IA, qui intensifie encore plus la pression technologique sur le travail. Ce n’est plus seulement le travail peu qualifié qui se trouve pris sous la pression du capital mais le travail qualifié, voire très qualifié. Avec de surcroît une éradication des barrières de langues via l’IA qui étend toujours plus la mise en concurrence géographique de la force de travail dans les professions intellectuelles au plan international. 


Bref, la grande modération reprend son cours. Mais peut-être plus que cela. La déflation rampante est aux aguets et pourrait plus rapidement qu’on ne le croit revenir dans le paysage économique.


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