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Les consommateurs tiennent les clés de la croissance française cette année et c’est pourquoi la prévision de 1,4% par Bercy est « mission impossible ». Plus modestement, à Xerfi nous anticipons une progression du PIB de 0,5%.


Un pouvoir d'achat consommable freiné dans sa croissance


Il faut partir de cette double hypothèse : le surplus de pouvoir d’achat consommable sera minime, son utilisation par les ménages prudente. Pas de doute, à la faveur du reflux de l’inflation, les Français vont disposer de marges de manœuvre budgétaires supplémentaires. Mais il ne faut pas les surestimer car la décrue tant attendue de la hausse des prix va se heurter à quatre séries d’obstacles :


• Il y a d’abord la disparition progressive des effets de base liés aux cours des matières premières, du pétrole principalement. Or, ils sont la principale cause de la désinflation actuelle. Les cours du Brent sont revenus à leurs niveaux du début 2023 et devraient s’y maintenir une partie de l’année. Aux variations de change près, l’impact du baril sur l’inflation sera neutre au moins jusqu’à l’été prochain.
• Ce à quoi s’ajoute la suppression partielle du bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité en février ce qui devrait faire bondir de 10% environ la note pour les particuliers.
• Également à intégrer dans l’équation, la flambée des tarifs du fret maritime, effet collatéral du conflit entre Israël et le Hamas. Le coût des matières premières et des produits importés s’en retrouvera augmenté.

• Dernier élément, les récentes hausses de salaires vont continuer de se diffuser dans les prix des services dont ces derniers sont très dépendants.


L’inflation va se modérer, mais à 3% en moyenne sur l’ensemble de l’année, les ménages récupèreront peu de pouvoir d’achat par ce biais.


Une consommation très modérée


En face, leurs ressources financières vont progresser mais il faut l’analyser à travers deux de ses composantes. Premièrement, une convention comptable qui gonfle artificiellement le revenu des ménages producteurs d’un service destiné à eux-mêmes, notamment lorsqu’ils sont propriétaires de leur logement, s’hébergeant eux-mêmes. Il s’agit des loyers fictifs. Ce flux n’a aucune réalité, or il contribue très fortement à la croissance du revenu disponible depuis 1 an. La seconde composante est liée aux revenus d’intérêt issus de l’épargne. Partant de très bas avec les taux zéro, ils ont explosé. Or ces derniers ont d’abord vocation à être recapitalisés. Les ménages ne les intègrent pas dans le périmètre de leurs revenus consommables car leur fonction est de protéger l’épargne de l’érosion inflationniste.


Il est donc plus pertinent de reconsidérer la hausse du pouvoir d’achat sur un périmètre étroit, excluant ces deux composantes. Le diagnostic est alors plus sombre, les perspectives de hausse aussi ce qui a des implications directes sur la consommation. Au mieux elle s’élèvera d’environ 1% cette année après avoir été chancelante en 2023.


Prudents en matière de dépenses courantes, les Français resteront sur leur garde en matière d’investissement en restant éloignés du marché du logement neuf ou en différant leurs gros travaux de rénovation. Le haut niveau des taux d’intérêt est un handicap supplémentaire.


Des investissements en berne côté entreprises


Pour les entreprises, il faudra donc composer avec un consommateur frileux sans possibilité d’aller chercher hors des frontières le dynamisme qui fait défaut à l’intérieur. Exceptés les États-Unis en pleine renaissance industrielle, le reste du monde est en cale sèche. Étouffé par un krach immobilier, la Chine est sur une mauvaise pente et cherche à aspirer la croissance des autres. En Europe, l’Allemagne est affaiblie et contamine ses partenaires. Avec un tel tableau, pas de doute, la contribution du commerce extérieur sera négative cette année.


Les volumes d’activité seront comprimés, les marges aussi avec en toile de fond la relance de la bataille aux parts de marché. Cela fait peser un très gros risque sur l’investissement des entreprises, cela fait peser un très gros risque sur les embauches. Engagée, la remontée du taux de chômage se poursuivra tout au long de l’année.


2024 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices ce qui rend illusoires les objectifs de réduction du déficit et de la dette publique annoncés dans la loi de programmation des finances publiques. Question d’habitude, c’est le cas depuis 2012 !


Publié le mercredi 10 janvier 2024 . 4 min. 27

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