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Poids plume vis-à-vis de la Chine, Taïwan n’en demeure pas moins l’une des plus grandes puissances économiques d’Asie et c’est aussi pour ça, au-delà de ses préoccupations géopolitiques, que l’Empire du Milieu y tient tant.


Avec un PIB de 670 milliards de dollars, l’économie taïwanaise se place en effet au 21e rang mondial et au 6e rang asiatique, une économie qui représente 4,5% du PIB chinois. Cet îlot de prospérité, qui a maintenu le cap de la croissance en 2020, a vu sa richesse produite doubler en 20 ans seulement. Avec près de 24 millions d’habitants (soit l’équivalent de la Belgique et du Portugal réunis), Taïwan est ainsi devenue l’une des zones les plus développées de la région avec un PIB par habitant supérieur à 28 000 dollars, soit un niveau comparable à celui de la Corée du Sud et surtout près de 3 fois plus élevé que celui de la Chine.

Le pivot de l’industrie mondiale des semi-conducteurs

Mais, au-delà même de son poids économique ou de son rayonnement, l’intérêt de la Chine pour Taïwan s’explique d’abord par sa place centrale dans l’industrie des semi-conducteurs, le talon d’Achille de l’Empire du Milieu qui menace ses ambitions industrielles, notamment dans le domaine de l’Intelligence artificielle, des télécoms, des véhicules autonomes, de l’industrie de l’armement, etc. Malgré des progrès considérables, la Chine a en effet du retard en la matière et si elle fait partie du top 5 mondial des pays producteurs, elle est à la traîne pour les puces les plus sophistiquées et est très loin de l’autosuffisance. En d’autres termes, le plus grand marché de consommation de semi-conducteurs et de circuits intégrés au monde dépend de fournisseurs étrangers, notamment taïwanais qui dominent le marché. Taïwan dispose en effet d’un écosystème complet avec des acteurs de dimension mondiale de la fonderie où l’industrie taïwanaise, emmenée par le groupe TSMC n°1 mondial, détient près de 76% de parts de marché à l’emballage et aux tests (56,7% de parts de marché) en passant par la conception (quasiment 20%).

Et c’est tout l’enjeu. Huawei, Alibaba, Apple et Intel pour géants qu’ils sont ont besoin des industriels taïwanais devenus indispensables aux ambitions technologiques des deux superpuissances. Mettre la main sur Taïwan pour la Chine, c’est :

1. considérablement alléger la facture de ses importations. En 2019, la Chine a ainsi importé l’équivalent de 304 milliards de dollars de semi-conducteurs, soit plus que le pétrole ;
2. c’est avoir rapidement accès à une technologie essentielle, capter les meilleurs talents, assurer son indépendance, dominer la filière mondiale des semi-conducteurs et donc affaiblir dans le même temps à la fois les États-Unis et l’Europe.

Un investisseur incontournable en Chine

Taïwan investit également massivement en Chine depuis des années. Le pays concentrait ainsi encore 44,4% des flux d’investissements directs taïwanais en 2017, loin devant les membres de l’Asean, les États-Unis ou l’Europe. Le meilleur exemple de ces transferts est sans doute Foxconn, l’entreprise géante de Taipei, qui assemble entre autres les iPhone, emploie 1 million de salariés en Chine. Mais ces délocalisations ont aussi concerné tous les secteurs industriels bon marché, du textile à la chaussure en passant par les raquettes de tennis, les vélos et les motos.

Certes, grâce à certaines délocalisations, la Chine a pu absorber des nouvelles technologies, ce qui lui a permis de gagner du temps. Mais ces secteurs vivent sous influence directe des choix stratégiques des fabricants taïwanais qui commencent à quitter en nombre le pays. Pour certains, c’est en raison de la montée des coûts de production liée aux hausses de salaires. Ils préfèrent ainsi se tourner vers d’autres destinations de l’Asie de l’Est ou l’Inde où le coût de la main-d’œuvre est plus bas. Pour d’autres, il s’agit de s’affranchir des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Enfin, en étant sous-traitants de donneurs d’ordres taïwanais, si la création de valeur est bien réalisée en Chine, tout ou partie des profits eux remontent aux maisons-mères localisées à Taïwan et les flux sortants de Chine dépassent désormais les flux entrants. L’ère de la coprospérité industrielle semble avoir pris fin.

On comprend ainsi mieux pourquoi la Chine tient tant à Taïwan. C’est un passage obligé pour atteindre son ambition de supplanter militairement les États-Unis dans l’océan Pacifique, certes, mais aussi pour prendre le leadership économique mondial.


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