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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Paradoxalement, alors que les nuages s’amoncellent sur les économies européennes, l’industrie française donne le sentiment, si ce n’est d’une embellie, au moins d’une stabilisation. Les clignotants encore rouge vif, il y a quelques semaines passent peu à peu à l’orange. C’est le cas du paysage industriel tel qu’il est dépeint par Trendeo dans son dernier Observatoire de l’emploi et de l’investissement : de janvier à septembre 119 sites de productions ont été créés en France contre 90 sur la même période de 2013. Dans le même temps, les fermetures ont reculé, passant de 204 à 153 Premier constat, le solde des ouvertures et des fermetures reste négatif. En revanche, il s’est résorbé de plus d’un tiers ce qui signifie que les usines qui ferment sont d’avantage remplacées. Bien entendu, cela ne permet pas encore d’embrayer sur une hausse de l’emploi industriel qui baisse encore, mais le rythme de destructions devient de moins en moins soutenu comme le montrent les données de la DARES. Ce n’est certes pas encore satisfaisant mais deux éléments sont à prendre en compte :

 

1- l’industrie a augmenté de 17 000 son recours à l’emploi intérimaire entre le 2ème trimestre 2013 et le 2ème trimestre 2014.

2- Les premières indications sur le 3ème trimestre confirment que les pertes d’emplois deviennent moins nombreuses.

 

Le paysage industriel devient donc moins noir et certains indicateurs reprennent même des couleurs. C’est le cas du solde d’opinion des industriels sur l’évolution de leur trésorerie qui sans avoir encore totalement renoué avec sa tendance de long terme s’en rapproche pour la 1er fois depuis deux ans. Il faut insister ici sur le rôle décisif de cette évolution : en période tendue, disposer de suffisamment de cash est une nécessité absolue pour poursuivre son activité. Ou dans le meilleur des cas préserver les chances de restructurations offensives ou défensives. Une évolution qui débouche naturellement sur une autre, celle des dépenses d’investissements. Selon les industriels interrogés par la Banque de France elles seraient en hausse au 3ème trimestre par rapport au 3 mois précédents. Le solde d’opinions référant dépasse même sa moyenne de long terme ce qui est plutôt bon signe. Mais mieux que cela : le mouvement serait pérenne : selon ces mêmes industriels il devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. C’est du moins ce qu’indique l’évolution de leurs perspectives d’investissement Une bonne nouvelle confirmée par l’enquête de conjoncture d’octobre dans l’industrie manufacturière réalisée par l’INSEE. Le climat des affaires s’améliore légèrement, surtout les perspectives personnelles de production progressent pour le deuxième mois consécutifs et dépassent à nouveau leur moyenne de long terme et entretiennent l’espoir d’un rebond à venir. Les premiers signes d’amélioration sont donc bien là. Mais on le sent bien, l’essai est loin d’être transformé. Surtout, lorsque l’on prend la mesure des deux menaces très sérieuses qui planent encore au dessus de l’industrie française. La première ce sont les conséquences des tensions déflationnistes qui pèsent sur les marges, la profitabilité et assombries les perspectives d’avenir. La seconde, nous vient d’Allemagne. Un décrochage trop violent de l’activité serait fatal pour nombre de sous-traitants et balaierait le moindre zéphire de reprise.

 

Alexandre Mirlicourtois, L'industrie française sortirait-elle du tunnel ?, une vidéo Xerfi Canal


Publié le lundi 27 octobre 2014 . 3 min. 24

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