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La France contaminée par le marasme du commerce mondial

Publié le lundi 23 septembre 2019 . 4 min. 37

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La France est soumise à une véritable cure d’austérité venue de l’extérieur. La croissance mondiale se dérobe petit à petit et que ce soient les pays avancés où émergents l’orientation des courbes est la même, elles piquent du nez. Moins de croissance c’est aussi moins d’échanges. La progression du commerce mondial est désormais proche de zéro.

Il ne faut pas simplement invoquer la guerre commerciale sino-américaine pour expliquer ce décrochage. La production industrielle mondiale migre en effet d’un modèle de segmentation des chaînes de valeur vers un « nearshoring », c'est-à-dire une relocalisation ou régionalisation des chaînes de production près des marchés de consommation. À cela s’ajoutent les difficultés des pays émergents à élargir et faire prospérer leur classe moyenne, ainsi que le plafonnement des parts de marché occidentales face à une offre locale qui se développe, ce qui freine les débouchés des pays avancés vers le reste du monde. Vue de France cela parait très loin. La France est en effet un pays, toute chose égale par ailleurs, qui exporte peu et encore moins vers le grand large. Peut-être, mais la France n’est pas une île non plus et ce qui affecte nos plus proches voisins nous contamine à un moment ou à un autre. Or la panne du commerce mondial met le cœur industriel européen sous la menace d’une récession générale : l’Italie et encore plus l’Allemagne et son hinterland sont les premiers concernés. Outre-Rhin, la question sur le décrochage industriel ne se pose même plus : la production a cédé plus de 7% par rapport à ses derniers pics et en niveau l’activité est retombée à celui de 2008. La richesse créée est en baisse depuis 4 trimestres ce qui fait que l’industrie allemande est techniquement en récession. Quant aux industries italienne et britannique, elles s’en rapprochent.

Le sort de l'industrie française

Une question se pose dès lors, l’industrie française peut-elle s’en sortir seule ? La réponse est bien évidemment non et les premiers craquements sont déjà bien là : la production plafonne et la croissance est au point mort. Quant à la valeur ajoutée générée par l’industrie française, une rupture est intervenue début 2018 et la contre-performance au 2ème trimestre de cette année est inquiétante. D’autant plus que va s’ajouter une nouvelle vague de délocalisation dans l’automobile. Les deux principaux constructeurs français sont concernés. Les productions des Peugeot 2008 et 208 vont ainsi migrer respectivement en Espagne et au Maroc et celle de la Renault Clio en Slovénie. Selon les données du cabinet IHS, la production des usines automobiles sur le territoire devraient chuter de 22% l’année prochaine, or c’est une filière d’entrainement.

En outre, le ralentissement mondial ne passe pas uniquement par la courroie des exports. La France est après les pays anglo-saxons, le pays qui compte le plus de firmes multinationales non financières dans le top-100 mondial, lorsque l’on classe ces dernières par la taille de l’actif implanté à l’étranger : 12 contre 20 pour les États-Unis, 14 pour le Royaume-Uni, devant l’Allemagne et le Japon, et encore plus nettement devant la Suisse, la Chine, l’Espagne ou l’Italie.

Les deux atouts de la France

Or cette France offshore qui irrigue tout le tissu économique est frappée de plein fouet par le ralentissement mondial. Les exports intra-groupes se grippent, les budgets se resserrent, les plans d’investissements et d’embauches sont reportés sine die. Finalement ce sont tous leurs écosystèmes qui se grippent. Face aux vents contraires venus de l’extérieur, la France dispose néanmoins de deux atouts : le premier, la santé financière retrouvée de ses entreprises ce qui leur confère une bonne capacité de résistance. Le second, les gains de pouvoir d’achat des ménages hérités des mesures « gilets jaunes ». La demande domestique devrait donc être robuste mais pas forcément très dynamique car les Français restent prudents : la collecte nette des Livrets A et des LDDS (ex Codevi) s’est envolé de 37% sur les 7 premiers mois de l’année et les sommes déposées sur les comptes courants atteignent des niveaux exceptionnels. Bref, le supplément de revenus fuit en partie vers l’épargne de précaution. Et il suffira d’une étincelle ou un facteur supplémentaire d’inquiétude pour que la machine à épargner s’emballe.

La rapidité avec laquelle le gouvernement s’est d’ailleurs empressé de convoquer pétroliers et distributeurs de carburants à la suite de la brève flambée du cours du pétrole en dit long sur leurs craintes de voir s’échapper les gains de pouvoir d’achat. Dès lors on ne peut envisager qu’une activité en rase-motte dans les trimestres à venir et pas autre chose qu’un petit 1,3% de croissance cette année voire moins en 2020.


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