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L’alignement parfait des planètes c’était la conjonction de la baisse de trois prix fondamentaux :  celui de l’argent (les taux d’intérêt), celui la monnaie (le taux de change) et celui de l’énergie (les cours du pétrole). Deux de ces trois planètes ce sont désaxées.

 

D’abord, le cours du pétrole. La hausse des prix sur un an est maintenant bien ancrée avec une progression de 47% en dollars et même de 50% en euros en raison de la dépréciation récente de la monnaie unique. Et si la tendance est haussière, c’est qu’il se passe principalement quelque chose du côté de l’offre.  Cela a d’abord été l’accord surprise d’Alger, dans lesquels les pays membre de l’OPEP se sont engagés à réduire leur production de 1,2 million de barils jour, puis celui de Vienne dans lequel les pays non membre de l’OPEP, Russie en tête, acceptent de diminuer leur offre de 600 000 barils. L’enjeu porte donc sur 1 million 800 milles barils jours. C’est beaucoup, c’est surtout suffisant pour éponger l’offre excédentaire qui est de l’ordre de 1,1 million de barils, donc suffisant pour faire changer la trajectoire des prix. C’est la fin du pétrole bon marché et les prix vont remonter vers les 60 dollars le baril mais pas plus selon notre scénario. Il faut en effet intégrer dans l’équation, la production américaine. Certes, l’offre américaine s’est réduite de plus de 900 000 barils jours depuis son pic, mais les volumes sont à nouveau en hausse depuis peu. Surtout d’après les spécialistes, les producteurs de pétrole de schiste seraient parvenus à réduire de moitié leurs prix de revient ces 3 dernières années et dès que le baril dépassera durablement les 50-55 dollars le nombre d’installations de forage ira crescendo, empêchant aux cours de s’échapper. En outre, aucun sursaut de la consommation mondiale n’est anticipé. Mais même à 60 dollars le baril en moyenne en 2017, le choc sera rude, après une baisse cumulée de 56% sur les deux années précédente. Non seulement la cagnotte pétrolière s’est évaporée, mais c’est maintenant le retour de balancier avec à la clé le retour de l’inflation importée et ses conséquences sur la consommation, les marges des entreprises et la croissance.

 

Idem pour les taux d’intérêt. Les ménages, les entreprises, et l’Etat plus encore ont bénéficié jusqu’à maintenant de conditions de financements exceptionnels avec des taux proche de zéro comme le montre l’évolution des OAT à 10 ans qui ont touché des plus bas historiques. Après l’élection de Donald Trump, les taux obligataires aux Etats-Unis ont immédiatement repris 50 points de base, ce qui est logique car le nouveau président a un programme qui consiste à stimuler l’économie. Les marchés ne s’y trompent pas et les taux longs sont partout déjà repartis à la hausse, en France aussi comme le montre les évolutions les plus récentes. Même si la BCE devait poursuivre sa ligne accommodante quelque temps, le tournant américain sonne la fin de partie du quantitative easing. Les taux longs l’intégreront avant même que la BCE ne réoriente sa politique expansionniste. Cela va singulièrement compliquer la tâche du prochain gouvernement (la charge de la dette va graduellement augmenter) et peser aussi sur les taux immobiliers. L’argent bon marché c’est fini aussi, même si la flambée des taux n’est pas notre scénario.

 

Dernière planète, la monnaie. Elle reste bien alignée et sa trajectoire sera même plutôt favorable. L’euro a en effet toutes les chances de se déprécier face au dollar aux cours des prochains mois : écart de croissance et des taux de part et d’autre de l’Atlantique conjuguent leurs effets pour accentuer un mouvement déjà entamé depuis le 8 novembre et la parité pourrait même être atteinte courant 2017 ce qui serait une première depuis 14 ans. Mais des trois planètes c’est certainement celle qui a le moins d’influence sur la conjoncture française. Bien entendu c’est favorable à nos exportations extra-européennes. Mais avec la crise, l’industrie française s’est atrophiée et la baisse du change se produit dans un contexte de marchés émergents de moins en moins porteurs.

 

Du reste, le cœur de notre déficit n’est pas vis-à-vis des pays hors zone euro mais avec les pays de la zone euro et cela depuis plus de 15 ans. Dit autrement, le prochain Président n’aura pas les astres de son côté.

 

Alexandre Mirlicourtois, La bascule économique : pétrole, taux, inflation, euro (et ce n'est pas fini !), une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le jeudi 15 décembre 2016 . 4 min. 16

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