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La dégradation de l'économie, lentement mais sûrement

Publié le mardi 14 novembre 2023 . 4 min. 02

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Les derniers indicateurs conjoncturels passés du vert à l’orange, voire au rouge, peignent un tableau sombre de l’économie française, celle d’une crise au ralenti qui va s’étirer.


Le BTP enlisé


Côté chefs d’entreprise, l’inquiétude gagne. Fer de lance de la croissance, les entrepreneurs du bâtiment perdent confiance. Pour les promoteurs, c’est la débâcle. Jamais ils n’ont jugé aussi basse la demande de logements qui leur est adressée depuis juillet 1991, date du début de la statistique. Le pouvoir d’achat immobilier est attaqué par la hausse des taux, les banques sont frileuses, les prix élevés en raison du coût du foncier et de la construction. Les ventes se font rares, les stocks d’invendus atteignent des pics historiques. Les perspectives d’activité plongent. C’est au diapason de l’évolution plus générale des mises en chantier et des autorisations en baisse. Le neuf est enfoncé et la rénovation ne le compense plus. Les mesures de soutien ne sont pas assez puissantes pour contrer les vents contraires, notamment la chute des transactions dans l’ancien, transactions qui déclenchent bien souvent des travaux de rénovation. Logement, bâtiment non-résidentiel, travaux publics, c’est tout le BTP qui est enlisé.


Des perspectives dégradées dans tous les secteurs


Au-delà de la construction, tous les secteurs (commerce, services, industrie) voient leurs résultats se détériorer, signe de la perte généralisée de dynamisme de l’activité. Les dirigeants pointent des perspectives dégradées, des délais de paiement rallongés et des trésoreries sous pression. Ce n’est pas sans conséquences sur leurs choix stratégiques en cours et à venir : l’attentisme est généralisé. L’investissement sera ajusté. Il a certes surpris par sa vigueur cet été malgré le durcissement du contexte financier. La hausse des taux d’intérêt n’a visiblement pas encore totalement mordu, les entreprises ayant recours, pour partie, à l’autofinancement. Mais c’est une question de temps. Une première alerte est venue du secteur manufacturier. Les industriels ont été moins nombreux en octobre dernier qu’en avril à estimer que leurs investissements seront en hausse cette année et il ne faut pas s’attendre à mieux en 2024. Les soldes d’opinion associés sont revus à la baisse dans tous les sous-secteurs, en particulier dans la fabrication de biens d’équipement.


La consommation tiraillée entre deux forces contradictoires


Côté emploi, les ajustements ont déjà commencé. Certes, c’est à doses homéopathiques car si la détérioration du climat de l’emploi ne fait pas de doute, l’indicateur reste au-dessus de sa moyenne de long terme. Il faut toutefois désormais composer avec la multiplication des défaillances, principalement des PME, et les destructions d’emplois liées : 1% des emplois. Redressement de la productivité aidant, le marché du travail colle à nouveau aux soubresauts de la conjoncture. C’est déjà perceptible : le 3e trimestre s’est soldé par des destructions nettes d’emplois dans le secteur privé et l’emploi intérimaire s’est contracté pour la 3e fois consécutive.


Cette faiblesse est d’autant plus préjudiciable qu’elle intervient à un moment critique où la croissance de la population active va accélérer avec la mise en place de la réforme des retraites. La hausse des sans-emplois est déjà actée dans les chiffres du 3e trimestre ; la remontée du taux de chômage est enclenchée et elle le restera, selon notre scénario à Xerfi, pour s’approcher de 8% fin 2024.


La crainte des ménages va donc changer de nature. Les conséquences de la hausse des prix sur leur situation financière étaient jusqu’à maintenant au cœur de leur préoccupation. Ils anticipent depuis plusieurs mois un reflux de l’inflation. Même si leurs espoirs ont été douchés jusqu’ici, le plus dur est passé et la désinflation viendra en appui de leur pouvoir d’achat. En revanche, les inquiétudes sur l’évolution future du chômage qui avaient quasiment disparu vont se raviver et avec elles le maintien d’une sur-épargne.


Tiraillée entre ces deux forces contradictoires, la consommation n’en constituera pas moins le principal point de résistance de la conjoncture en 2024. Le scénario de Xerfi reste dès lors celui d’une économie française qui surnage, plombée par des forces récessives qui s’étirent sans la faire couler.


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