Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Les illusions perdues : la récession est bien là

Publié le jeudi 16 février 2023 . 4 min. 53

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Ni décalée ni écartée, la récession européenne est déjà là. Le maintien en zone positive de la croissance au 4e trimestre a certes heureusement surpris, les effets de la crise énergétique étant moins marqués qu’attendu. Le sentiment que les choses tiennent bon et ne peuvent maintenant que s’améliorer gagne du terrain avec les replis en cours de prix des principales matières premières et, dans leurs sillages, celui de l’inflation depuis son pic d’octobre dernier.


Mais c’est illusoire. La dynamique du 4ème trimestre ne laisse pas beaucoup de place aux doutes. En zone euro, quand la croissance n’est pas déjà négative, comme en Allemagne, en Autriche ou en Italie, elle est en nette décélération à 0,1% en moyenne en fin d’année. La décélération est toute aussi brutale pour l’ensemble de l’UE à 27 et ce n’est pas du Royaume-Uni que le rayon de soleil viendra.


Préoccupations


L’analyse détaillée montre qu’il y a en plus matière à préoccupations. Le maintien à flot de la croissance n’est dû qu’à la contribution du commerce extérieur, non du fait du dynamisme des exportations, mais du fort repli des importations énergétiques. Cet ajustement, destiné à contrer les risques de pénurie, est maintenant opéré et ne jouera plus les trimestres suivants, ce qui devrait remettre la variation du PIB au diapason de demandes intérieures en souffrance. Partout où les données sont disponibles, la consommation des ménages contribue en effet négativement à la croissance famélique du PIB. Le recul des ventes de détail (hors automobiles) en volume confirme le caractère général de cette inflexion, notamment en Allemagne où ces dernières sont en décembre à leur plus bas niveau de l’année, en retrait de 6% par rapport à leur moyenne de 2022. Ce craquement de la consommation s’inscrit dans un climat général de pessimisme des ménages. La confiance s’est dérobée et reste dégradée avec en toile de fond des Européens en mode défensif, ce dont témoigne leur faible volonté d’effectuer des achats importants au cours des 12 prochains mois.


Ce n’est pas surprenant. Partout en zone euro, la progression des salaires est demeurée très en deçà de l’inflation : en novembre, dernier point connu, les salaires horaires plafonnaient à 3,2%. Une fois ôtée la hausse des prix à la consommation, cela laisse place à une sévère chute du salaire réel. Le pouvoir d’achat des salariés est durement attaqué et si la consommation avait résisté jusqu’à l’été, ce n’était que grâce à l’appoint des soutiens publics ciblés. Or, seule l’Allemagne les a relancés avec vigueur pour cette année. Dans les autres pays, leur impact s’érode peu à peu, et la consommation va recoller aux fondamentaux dégradés du pouvoir d’achat. Les entreprises européennes se retrouvent donc face à des demandes domestiques dégradées sans prise de relais possible par le grand large.


Entreprises : une profitabilité mal menée


Sur un plateau haut de mai à septembre 2022, le volume des importations mondiales de marchandises est maintenant en net repli. Ce mouvement est généralisé à toutes les régions du monde, en zone euro, aux États-Unis et autres économies émergentes. Le commerce mondial est donc bien en phase avec la dépression des demandes intérieures nationales, et le caractère synchrone du mouvement risque d’en démultiplier les effets. La Chine sera à contre-courant, dégèle post-Covid oblige, mais l’effet demeurera de second ordre sur les débouchés européens. Alors certes, la profitabilité des entreprises tient bon à ce stade. Après une série d’embardées liées au stop-and-go du Covid, le taux de marge des sociétés européennes est proche de son niveau moyen sur longue période. 


Cette résistance est la conséquence d’un double effet :


• la sous-indexation des salaires d’un côté (d’autant plus marquée que les gouvernements ont soutenu le pouvoir d’achat des ménages),
• et de l’autre le report partiel de la hausse des coûts sur les tarifs de vente.


Le recul récent des débouchés en volume remet néanmoins la pression sur les prix de vente, un impératif pour préserver ses parts de marché. Dans ces conditions, la profitabilité des entreprises va inévitablement être malmenée et avec des stocks de produits finis à leur maximum ou presque, l’emploi et l’investissement vont en faire les frais. Le tout dans un contexte de poursuite du durcissement de la politique monétaire menée par la BCE, avec ses conséquences en cascades sur les entreprises, les marchés de l’immobilier et le financement des États.


Le PIB de la zone euro s’élèverait ainsi de seulement 0,4% selon nos prévisions, c’est le niveau de l’acquis de croissance à la fin 2022. C’est donc un zéro pointé pour l’ensemble de l’année et, une fois n’est pas coutume, la moyenne a du sens. Les principales économies sont dans le même mouvement et les écarts de performance sont resserrés… Mais c’est sans compter les déboires de l’économie britannique aux frontières de l’UE. Bref, loin du regain d’optimisme actuel, la croissance européenne est bien en panne et sans moteur pour rebondir à brève échéance.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :