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Sondages après sondages, le pouvoir d’achat arrive en tête des préoccupations des Français. Cela n’a rien d’étonnant, car ça fait des mois que les ménages signalent une nette dégradation de leur situation financière et n’espèrent plus aucune amélioration à court terme.


Les données de l’Insee semblent pourtant passer à travers. Certes, le revenu réel des Français est malmené, mais il ne décroche pas. Il est bien entendu préférable de le ramener par unité de consommation pour intégrer le fait qu’il se répartit sur un nombre croissant d’habitants mais aussi que la vie en commun permet, par des gains d’échelle, de réduire certaines dépenses comme le logement. L’évolution de la taille des ménages a donc aussi son importance. Ainsi retraitée, la tendance est moins favorable et le pouvoir d’achat aurait été en baisse de 0,6% l’année dernière. Mais cela reste finalement très peu. En prenant un peu de recul, le pouvoir d’achat par unité de consommation reste même supérieur à son niveau d’avant crise et en prenant plus de recul encore, le reflux de 2022 est sans commune mesure avec ceux enregistrés entre 2011 et 2013.


Une fois de plus la statistique est mise à l’épreuve de la vie quotidienne et apparaît en déphasage avec la réalité vécue par nombre de citoyens. Pour expliquer ce hiatus, il faut revenir sur le facteur actuel pesant le plus sur le revenu, c’est-à-dire l’envolée des prix à la consommation, une inflation génératrice de profondes inégalités. La progression des prix n’est en effet pas homogène et se loge depuis deux ans autour d’un foyer principal, l’énergie, et d’un foyer secondaire, l’alimentaire. De leurs côtés, les augmentations de prix des produits manufacturés et des services sont beaucoup plus contenues.


Or, l’exposition des ménages à ces hausses très concentrées varie fortement selon leur niveau de vie en raison de structures de consommation fortement différenciées. La facture énergétique est l’un des éléments constitutifs des dépenses « logement ». Pour les moins favorisés elle représente plus de 6% de leurs dépenses totales contre moins de 4 à l’autre bout de l’échelle. Idem, pour le poids des dépenses alimentaires qui est une fonction décroissante du niveau de revenu.


La situation peut se résumer ainsi : à niveau de vie bas, prix hauts, à niveau de vie haut, prix bas avec un amplificateur selon que l’on soit rural ou urbain en raison de la forte progression des prix des carburants.


Il n’existe donc pas Un mais des pouvoir d‘achat selon le degré d’exposition aux postes de consommation les plus inflationnistes. Mais ce n’est pas le seul facteur d’inégalité. Il en est un autre plus important lié à la part du revenu consacrée à la consommation donc directement impactée par la hausse des prix : 20% des ménages les plus modestes dépensent plus de 97% de leur revenus contre moins de 72% pour les 20% les plus favorisés soit un écart de près de 26 points ! Autrement dit, la quasi-intégralité du revenu des plus pauvres est affectée aux dépenses quotidiennes quand les plus favorisés arrivent à en épargner près de 30%.


L’impact est double. 1- Les Français les mieux lotis peuvent maintenir leur niveau de dépenses en modifiant leur arbitrage consommation/épargne. 2- une partie de leur revenu est en partie protégée par l’évolution de la rémunération de leur épargne. En revanche pour ceux situés en bas de l’échelle si les revenus ne suivent pas, à la virgule près ou presque l’évolution des prix de leur panier de biens, alors il faut effectuer des coupes claires dans les dépenses quotidiennes car il n’y pas ou très peu de « gras » pour pouvoir s’ajuster : à peine plus d’1 euros sur 3 sont des dépenses compressibles pour certains quand c’est 1 sur 2 pour d’autres.


Bref, boucler les fins de mois pour une part grandissante de la population devient impossible sans avoir : soit recours au crédit renouvelable (aussi appelé crédit permanent ou revolving). Cette facilité de paiement, une réserve généralement associée à une carte de crédit, est de plus en plus mobilisée par les ménages pour effectuer leurs achats courants et les encours sont en forte progression (partant d’un niveau faible, il est vrai). Soit, en jouant avec les découverts comme le dévoile l’augmentation explosive de la ligne « comptes ordinaires débiteurs ». Les encours dépassent désormais 10 milliards d’euros et représentent plus de 5% de l’ensemble des crédits à la consommation, au plus haut depuis 20 ans.


Mais ce sont autant de pratiques coûteuses qui pèsent un peu plus sur le budget des ménages. Le surendettement qui n’avait cessé de refluer depuis le milieu des années 2010 risque bien dans ce contexte de faire un retour en force dans les prochains mois malgré un pouvoir d’achat qui fait en apparence de la résistance.


Publié le jeudi 19 janvier 2023 . 4 min. 41

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