Le marché du bio va-t-il survivre à la crise du pouvoir d’achat ? Face à la baisse des ventes et à des arbitrages de consommation défavorables aux dépenses alimentaires, les distributeurs ont fait le choix de riposter à court terme. GSA et magasins spécialisés remanient leurs offres et leur merchandising tout en élaborant des dispositifs anti-inflation. Certains vont même jusqu’à fermer des points de vente d’après la dernière étude Xerfi Precepta sur ce marché.
Car, en réalité, la crise du bio se révèle bien plus profonde. Les consommateurs ont perdu tous leurs repères avec l’essor des allégations et labels alternatifs souvent moins chers. Pour les acteurs de la distribution, et surtout les enseignes spécialisées, une refonte globale de leur stratégie s’impose sur tous les plans : pricing, marketing, communication, approvisionnements, partenariats... Il en va de la survie de toute la filière alors que le rythme de conversion au bio des surfaces agricoles ralentit déjà et que des enseignes disparaissent.
Dans ce contexte, quels leviers sont actionnés par les distributeurs, notamment spécialisés, pour reconquérir durablement les consommateurs ? Quels circuits et acteurs tireront leur épingle du jeu d’ici 2024 alors que certains sont déjà très affaiblis par le repli du marché ? Pour répondre à ces questions, le rapport s’est penché sur les stratégies de croissance de la grande distribution alimentaire et des spécialistes du bio :
Côté grande distribution alimentaire, les acteurs font le choix de :
• Repositionner l’offre bio via la rationalisation des rayons, la fermeture des concepts spécialisés et l’extension des MDD.
• Ils s’engagent aussi autour du bio « augmenté » avec notamment l’étiquette « Planet-Score » déployé chez Monoprix.
• La grande distribution cherche aussi à sécuriser ses approvisionnements bios à l’exemple des contrats tripartites de Carrefour.
De leur côté, les enseignes et groupements spécialisés dans le bio :
• Développent une offre plus accessible en matière de prix, avec par exemple l’opération « anti-inflation engagée » chez les Comptoirs de la Bio ou le lancement de l’abonnement chez Naturalia.
• En parallèle, ils étendent ou restructurent leurs parcs de magasins ou leurs sites marchands en ligne.
• Ils renforcent également leurs engagements RSE en développant les produits locaux, en réduisant les emballages et plus globalement leur empreinte carbone.
• Enfin, ils multiplient les efforts de communication pour promouvoir le bio avec notamment la première campagne institutionnelle de la filière lancée courant 2022.
Publié le jeudi 15 décembre 2022 . 2 min. 55
D'APRÈS L'ÉTUDE:
Precepta Marché du bio : comment survivre à la crise ? 4ème trimestre 2022Les dernières vidéos
Distribution
Les dernières vidéos
d'Anne Césard
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES