De l'intelligence des données à l'expertise augmentée
Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
RESEARCH
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer
Xerfi Canal a reçu Bernard Nadoulek, Consultant et conférencier. En compagnie de Laurent Faibis, président de Xerfi, il a présenté les grandes lignes de sa dernière conférence : "Interprétation multiculturelle de la crise financière, 3 visions : américaine, chinoise, européenne"

La crise financière mondiale fait l'objet d'une interprétation différente dans chaque civilisation. L'Amérique, anglo-saxonne et protestante, la Chine, taoïste et confucéenne, l'Europe, humaniste et catholique, n'attribuent pas les mêmes finalités à l'économie. Qu'il s'agisse d'assurer la richesse individuelle, la pérennité d'une société ou la justice sociale entre ses membres, des valeurs différentes impactent le développement. Cette conférence décrit ces différences culturelles qui, jamais évoquées dans les négociations internationales, sont des obstacles au règlement de la crise mondiale. Aux Etats-Unis, comment expliquer qu'aucune mesure de régulation n'ait été prise à l'encontre du système financier, après les catastrophes qu'il a provoquées ? Une des explications réside dans la sécularisation de l'éthique protestante (Max Weber) et dans la thèse de la prédestination, qui font de la réussite financière un ""équivalent"" de la grâce spirituelle. Le winner est un Elu à qui Dieu tout puissant donne la richesse, signe de la grâce. Ainsi, les Elus qui ont survécu à la crise, ne peuvent concevoir qu'on remette en question les règles du jeu qui font d'eux des privilégiés et ils s'opposent à toute régulation financière. Quant aux loosers, victimes de la spéculation, leur échec disqualifie leurs remises en cause du système. La cupidité est devenue la vertu universelle de la finance et de ses rendements croissants. Dans une économie dématérialisée, la finance impose son rythme à l'économie mondiale et, tout comme le capitalisme hier, elle trouve son armature dans la morale protestante qui transcende les différences culturelles aux Etats-Unis. La Chine a moins souffert que l'Occident et elle s'est plus rapidement remise de la crise. Pourquoi ? La doctrine confucéenne et son concept central de pérennité freinent la spéculation sur toutes les valeurs boursières non liées à des biens durables. C'est ce qui a limité l'impact des obligations pourries sur son système financier, puissamment régulé par l'Etat. D'autre part, la philosophie dialectique du taoïsme permet d'utiliser des mesures contradictoires, soit libérales, soit dirigistes, pour faire face aux phases d'ouverture ou de contraction des marchés. Cette conjonction du confucianisme (sens de la pérennité) et du taoïsme (alternance de mesures capitalistes et communistes) explique pour une grande part la réussite du dirigisme asiatique. Ainsi, malgré la corruption et la répression, le développement chinois est assuré par les valeurs confucéennes et taoïstes qui fondent son identité culturelle et son pragmatisme idéologique dans la conquête des marchés étrangers, tout comme dans le redéploiement de son propre marché. L'Europe s'est s'affaiblie par le biais de la dette souveraine des Etats. Pourquoi ? Le récit de la Création du Monde, dans la Bible, appliqué à la création de la bulle financière, montre que tout acte de création entraîne des effets incontrôlés (péché originel, meurtre de Caïn, etc.). Dans la Bible, les dérives de la Création entraînent un retour à la loi, avec les Dix Commandements. Mais les rivalités européennes et mondiales rendent la régulation financière impossible. D'autre part, l'interprétation du péché originel montre que nous sommes tous touchés par l'appât du gain et la spéculation, tant les citoyens que les Etats. La demande générale pour des rémunérations élevées de l'épargne induit le pouvoir de la finance et l'accroissement de la dette publique. Enfin, si l'Europe est dominée par la finance, c'est aussi parce qu'elle a oublié comment fonctionnait la démocratie antique et qu'elle a créé une oligarchie où les rapports inextricables de la politique et de l'argent fondent un univers de corruption généralisée. Le règlement de la crise serait-il facilité si les différences culturelles cachées ne faisaient plus obstacle à la compréhension entre les acteurs ? Pouvons-nous partir d'une vision multiculturelle des crises pour augmenter nos chances de mieux les anticiper ?

Bernard Nadoulek, Comment les civilisations interprètent la crise ?, une vidéo Xerfi Canal


Publié le jeudi 06 juin 2013 . 12 min. 45

Téléchargez l'application


Les dernières vidéos
Économie mondiale

Les dernières vidéos
de Bernard Nadoulek

x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :