La révolution du tourisme vert

L'avènement des voyages bas carbone représente un véritable séisme pour l'industrie du tourisme.  Selon la nouvelle étude Xerfi-Precepta, l'attention croissante portée à l'environnement modifie peu à peu les comportements des consommateurs. Une partie semble désormais séduite par de nouvelles formes de voyages décarbonés à l'image de l'éco-tourisme, du slow tourisme et de l'itinérance douce.

Surtout, cet engouement pour le « tourisme vert » bouscule de façon radicale le modèle dominant. Il remet en cause les modes de transport privilégiés, les formes d'hébergements, les déplacements à l'étranger. Il oblige aussi les acteurs traditionnels à investir massivement pour que ce phénomène devienne durable et profitable pour eux aussi. Et il y a urgence : les voyagistes, historiquement centrés sur les vols long-courriers, ressentent déjà les effets de la montée du flygskam, ou « avihonte » en Français.

Dans ce contexte, et alors que les spécialistes du tourisme durable consolident leurs positions, comment les acteurs traditionnels ripostent-ils ? Plus globalement, comment l'industrie touristique peut-elle se décarboner ? Et quelles sont les réelles perspectives du tourisme durable à l'heure du revenge travel et du sur-tourisme nés de la crise sanitaire ? En réponse à ces questions, les experts de Xerfi ont analysé plusieurs cas représentatifs de l'essor des offres durables dans le tourisme. Trois tendances majeures se révèlent :

• Première tendance, celle de la réduction de l'empreinte carbone dans les transports. Agences de voyages, tours opérateurs, acteurs du transport et de l'hébergements : tous les acteurs du marché sont à présent concernés par la compensation des émissions, les modes de mobilité doux, le retour en grâce du train ou la modernisation de flottes d'aéronefs. C'est à ce titre que Air France-KLM a engagé sa « transition verte », ou que Voyageurs du Monde multiplie les projets de reforestation.
• Le développement d'offres touristiques durables spécialisées constitue la deuxième tendance du marché. L'on assiste ainsi à l'émergence de thématiques comme le « tourisme d'aventure », l'offre de « slow tourisme » ou encore de « cyclotourisme ». Les récentes acquisitions de Voyageurs du Monde en sont l'illustration, au même titre que la marketplace de voyages sportifs développée par l'enseigne Décathlon.
• Enfin, dernière tendance majeure analysée dans l’étude, celle de la montée en puissance des hébergements qualifiés de « verts ». Tant chez les hôteliers que dans les campings, les initiatives en ce sens sont nombreuses et s'incarnent par la création d'indicateurs d'auto-évaluation RSE, la labellisation, la réduction des émissions de CO2 ou la création de concepts d'hébergements durables. A cet effet, évoquons le cas d'Odalys qui mise sur une offre verte avec ses campings NOMAD et le rachat de Flower Campings, ou bien la création de Greet, l'enseigne d'hôtels écoresponsables du groupe Accor.