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Le reflux de la mondialisation

Publié le jeudi 5 juillet 2018 . 5 min. 34

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Dans un récent sondage d’OpinionWay pour le Printemps de l’économie 2018, 60 % des Français expriment une mauvaise opinion de la mondialisation. Et 58 % des « CSP+ », des plus diplômés, partagent cet avis de même que la moitié des moins de 35 ans. Et les Français ne représentent pas un cas à part. Un sondage réalisé en début d’année pour la Fondation Bertelsmann indique que 61 % des habitants des pays riches pensent que la mondialisation accroît les inégalités et la moitié qu’elle n’est pas bonne pour les salaires. Pour autant, le même sondage montre une opinion déclarant majoritairement que la mondialisation offre des opportunités de croissance et d’emploi et que les investissements étrangers sont les bienvenus.

 

Ce n’est donc pas tant la mondialisation qui fait l’objet d’un rejet que la constatation de ses effets négatifs. Benoît Coeuré, de la Banque centrale européenne avance quatre raisons pour lesquelles la globalisation fait peur.

 

Elle est instable, ses crises financière, agricoles, etc., de tous ordres, se transmettent de pays en pays. Elle est déloyale, sa concurrence est fondée sur le dumping social et environnemental et l’accroissement du pouvoir de monopoles de quelques grosses entreprises. Elle est inégalitaire car elle réduit le pouvoir des salariés et permet aux plus fortunés d’échapper à l’impôt en plaçant plus facilement leurs avoirs à l’étranger dans les paradis fiscaux. Elle remet en cause la démocratie dans un monde où l’influence politique des multinationales est grande.

 

De Trump au Brexit, à l’Italie et ailleurs, les dirigeants politiques favorables à moins de mondialisation ont le vent en poupe.

 

Face à ces constats, la majorité des économistes, soit par idéologie, soit qu’ils soient soucieux de ne pas laisser prise aux discours nationalistes, ont souvent pris le parti de défendre la mondialisation à tout prix. Ce n’est plus le cas.

 

« Je pense que la mondialisation a contribué à déchirer les tissus sociaux » attaque l’économiste Dani Rodrik. La théorie économique dominante reconnaît que la globalisation a des effets sur la répartition des revenus mais avance qu’ils sont faibles ? Faux, rétorque l’Américain Paul Krugman, qui se demande alors « Qu’avons-nous manqué ? ». Réponse : une montée bien plus importante que prévue des importations en provenance des pays émergents avec des effets sur l’emploi local forts et persistants.

 

Une récente recherche du Fonds monétaire international aboutit à trois résultats importants : participer à la mondialisation accroît la richesse d’un pays ; mais plus son niveau d’intégration internationale est élevé plus les gains qu’il tire d’une poursuite de l’intégration diminue ; et les gains de la mondialisation profitent aux plus riches et accroissent les inégalités .

 

Les économistes ont donc rejoint les citoyens pour exprimer leurs doutes face à la mondialisation. Surtout, les acteurs économiques eux-mêmes semblent engagés dans une nouvelle dynamique qui laisse moins de place à la globalisation.

 

Le recul est frappant dans le domaine de la finance. De l’équivalent d’un peu plus de 20 % du PIB mondial à leur apogée en 2007, les mouvements de capitaux internationaux n’en représentent plus que 5 %. Une partie de ce recul tient à la réduction des échanges financiers intra européens avec une baisse des prêts entre les banques et une hausse de la détention domestique des dettes publiques. Aujourd’hui, la finance européenne se démondialise.

 

Au-delà, le professeur de Cambridge Finbarr Livesey a récemment publié un ouvrage qui résume plusieurs tendances structurelles poussant à un recul de la mondialisation productive.

 

Afin de répondre plus vite à la demande, les entreprises veulent produire de plus en plus localement. En plus de soutenir cette évolution, le développement des imprimantes 3D permet de fabriquer plus de pièces d’un seul tenant, contribuant à réduire les échanges de produits intermédiaires, ce qui pourrait contribuer à une baisse de 20 % du commerce international. La montée des salaires dans les pays émergents conjuguée à l’automatisation des chaines de production pousse également à de moindres délocalisations. Alors que le secteur automobile est parmi les plus mondialisés, les Tesla sont fabriquées aux Etats-Unis par des robots.

 

Après avoir longtemps baissé, les couts de transports stagnent voire ont tendance à remonter. Ils représentent désormais une charge bien plus importante que les tarifs douaniers. A cela s’ajoutent les couts environnementaux. Le transport maritime mondial émet en gros autant de CO2 que l’Allemagne. L’avenir est plutôt au développement d’une économie circulaire locale (écoconception des produits, réparation, recyclage, etc.).

 

Stratégies marketing, évolutions techniques et montée des coûts poussent à une moindre mondialisation et même à des relocalisations. Cela ne signifie pas que la mondialisation soit terminée. Mais le temps de l’hypermondialisation, d’une internationalisation toujours croissante de la production et de la finance, semble appartenir au passé.


D'APRÈS LE LIVRE :

From Global To Local: The making of things and the end of globalisation

From Global To Local: The making of things and the end of globalisation

Auteur : Finbarr Livesey
Date de parution : 18/05/2017
Éditeur : Profile Books Ltd
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