Xerfi Spécific, le département études et prestations sur mesure de XERFI, fait ici le point sur les efforts de décarbonation des distributeurs de meubles en 3 séries de données exclusives.
La 1ère série permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Elles représentent entre 4 et 5 millions de tonnes de CO2, soit 1,2% des émissions totales du pays en 2022. Elles proviennent surtout d’émissions dites induites, c’est-à-dire liés aux phases amont ou aval du maillon de la distribution. En amont, l’approvisionnement en matières premières et la production de meubles, souvent réalisée à l'étranger dans des pays à forte empreinte carbone comme la Chine, pèsent pour 68% des émissions totales. En aval, les émissions proviennent des déplacements des clients vers les magasins, et de la gestion de la fin de vie des produits. Soit 30% des émissions totales. Les magasins eux-mêmes contribuent peu aux émissions, autour de 2%.
La 2e série de données évalue le degré d’engagement des entreprises leaders en matière de décarbonation. Et il se révèle assez faible : le scoring de la Performance de Transition Carbone (ou PTC) attribue la note moyenne de 48 sur 100 à la trentaine de distributeurs audités, ce qui est loin du niveau de maturité fixé à 65. Ikea domine le classement grâce à ses objectifs de réduction, sa transparence et ses efforts déployés. Il fait partie des acteurs mono-enseigne intégrés, à l’instar de Maisons du Monde, Tikamoon, Tediber ou encore Gautier, tous assez volontariste dans l'amélioration de leur bilan carbone. À l'opposé, les groupements d'indépendants multi-enseignes, comme Maxiam, GRAM, UCEM et SAGAM, pointent en bas du classement.
La 3e série de données présente une évaluation des risques engendrés par le changement climatique sur les entreprises du meuble à court, moyen et long terme. Les risques comprennent la défaillance des infrastructures suite à des événements climatiques extrêmes, la difficulté d'accès aux matières premières en raison des changements climatiques, la dégradation des marges et de la compétitivité avec le durcissement de la réglementation environnementale, l'augmentation de la facture énergétique avec le passage à une économie bas carbone, les difficultés à conquérir et fidéliser les clients avec la montée de la consommation durable, et la détérioration de l'image de marque en raison d'un manque d'engagement écologique ou d'une mauvaise communication.
Finalement, pour réduire de façon substantielle les émissions du secteur du meuble, les marques et enseignes devront probablement raccourcir leur chaine de valeur, c’est-à-dire relocaliser leurs approvisionnements dans l’Hexagone. Bref, un retour au « made in France » pour une filière plus verte…
Publié le mercredi 27 septembre 2023 . 2 min. 58
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de Christine Achaz
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