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On entend souvent dire que notre mode de vie ne tient que parce que nous aurions des « esclaves » énergétiques à notre service. Ces « esclaves », automobile, équipements ménagers, ordinateurs nécessitent énormément d’énergie et des matériaux divers, en nombre croissant avec les progrès de la technologie.

Ce constat, sous-entend que nous vivons au-dessus de nos moyens grâce à l’exploitation de ces machines gourmandes en énergie et en ressources.

C’est une condamnation morale, qui reste bien impuissante à nous faire changer de trajectoire. Mais l’utilisation fréquente de cette référence à l’esclavage s’appuie sur une justification de notre situation qui n’a en réalité aucun sens pour au moins deux raisons.

La première c’est que le développement de la consommation de masse durant le 20ème siècle qu’implique cette référence à nos esclaves n’est pas le résultat d’un choix démocratique. Ces « esclaves » nous ont été proposés par des politiques publiques et industrielles sur lesquelles la plus grande partie de l’humanité n’a eu aucune prise. Et s’il fallait parler d’esclave, il faudrait bien plutôt renverser la causalité. C’est nous qui sommes devenus esclaves de ces prothèses sans lesquelles nous n’imaginons pas pouvoir vivre.

Car ce qui est produit il faut le vendre, sinon du temps de travail aurait été dépensé en vain. C’est Ford qui a compris qu’en multipliant le salaire de ses ouvriers par cinq, il pouvait vendre ses voitures à une clientèle devenue solvable.

Loin d’être l’expression de besoins fondamentaux, le développement de la consommation de masse n’est que le résultat de la mise en condition du consommateur que l’on persuade à grands coups de milliards qu’il doit acheter ce qui est produit, même si c’est inutile.

La seconde raison, encore plus fondamentale, concerne l’incompréhension de ce qu’est le rapport social esclavagiste par ceux qui utilisent cette image. En propageant cette idée, ils passent sans solution de continuité des esclaves (au sens propre), aux machines de toutes natures, industrielles et domestiques, et aujourd’hui aux robots. C’est une conception qui conçoit l’histoire comme un progrès sans limite, assimilé à la croissance permise par la technologie et l’augmentation perpétuelle de l’efficacité énergétique, oubliant de fait la seconde loi de la thermodynamique. Le dénominateur commun à cette représentation d’une société allant des esclaves aux robots en passant par les machines, c’est de le concevoir comme un système purement énergétique et pas comme une succession de rapports sociaux différents, ce qui revient à tout naturaliser. Tout ramener à une dépense d’énergie c’est ne pas voir qu’utilisée dans un mode de production esclavagiste et dans un autre capitaliste, ce n’est pas du tout la même chose. C’est ne pas voir que le travail n’est pas une notion anhistorique. En réalité, les sociétés sont des constructions sociales qui reposent sur des bases matérielles et symboliques qui constituent autant de rapports sociaux structurants. Ce sont ces rapports sociaux qui disparaissent dans l’image de l’esclave énergétique et avec elle la responsabilité du capitalisme.


Publié le mercredi 25 juin 2025 . 3 min. 48

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