Xerfi Canal a reçu Guillaume Cerutti, président-directeur général de Sotheby's France
Si la vente du Joueur de Cartes de Cézanne à l’émir du Qatar pour 200 millions de dollars devait être confirmée, ce serait le record absolu jamais atteint sur le marché de l’art. Est-ce à dire que l’art est devenu un placement financier ? L’indice Mei Moses montre que la rentabilité des œuvres d’art a été supérieure à celle des marchés actions aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne ces dix dernières années. Et c’est une nouveauté d’après Guillaume Cerutti. Le foisonnement des fonds d’investissement spécialisés, une quarantaine environ dans le monde dont la moitié venue d’Asie, est aussi un phénomène nouveau de ces dernières années, lié à la globalisation d’un marché de l’art autrefois dual, selon le Pdg de Sotheby’s France. Le marché de l’art jouit en outre d’une fiscalité favorable dans tous les pays. Ainsi, en France, les œuvres d’art ne sont pas prises en compte dans l’assiette de l’impôt sur le revenu. Celles-ci bénéficient également en France d’un régime plus favorable sur les plus-values et en matière de droits de succession. Il faut pourtant apporter quelques nuances, de l’avis de Guillaume Cerutti. L’indice Mei Moses montre que les différents segments ont connu des évolutions contrastées. Alors que les impressionnistes ou l’art moderne se négocient très bien, c’est beaucoup moins vrai pour les manuscrits ou les arts décoratifs par exemple. Une cote peut se faire et se défaire facilement. L’achat d’une œuvre d’art n’offre pas de bénéfice intercalaire mais plutôt des dépenses additionnelles (restauration, conservation…), a insisté le Pdg de Sotheby’s France. Son avis est que collectionner doit rester un plaisir qui peut en outre se révéler un bon placement financier.
Guillaume Cerutti, L’art est-il devenu un placement financier ?, une vidéo Xerfi Canal
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