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France et Etats-Unis : lune de miel et jeu de dupe

Publié le mardi 18 février 2014 . 4 min. 46

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

Tous ceux qui ont suivi le voyage de François Hollande aux Etats-Unis ont été frappés par la chaleur exceptionnelle de l'accueil que lui a réservé Barack Obama. Pour un peu, on se serait attendu à ce que le président américain pousse la chansonnette ? ce qu'il ne déteste pas ? et reprenne la célèbre chanson de Joséphine Baker : « J'ai deux amours, mon pays et Paris ».

Reste qu'au-delà des symboles et des tapis rouges, il y a les réalités. Barack Obama et les Etats-Unis veulent se désengager progressivement du Proche-Orient, du bassin méditerranéen et de l'Afrique. Plus question de se lancer dans des opérations militaires de maintien de l'ordre coûteuses. Mais en même temps, l'Amérique ne peut pas se désintéresser de ces régions. Dès lors, il lui faut trouver des forces supplétives. Seule la France, et à un moindre degré la Grande-Bretagne, ont les moyens de mener des opérations militaires ponctuelles sur le continent africain. Les Etats-Unis apportant leur soutien logistique, voire financier.

Barack Obama a également besoin de l'appui des Français sur un autre dossier : celui de l'accord transatlantique de libre échange. Pour son administration, cet accord est essentiel. Le président américain a passé, à l'occasion de son second mandat, un deal avec les grandes entreprises, avec les multinationales. Il leur accorde un environnement beaucoup plus favorable, avec une baisse du coût de l'énergie, grâce au gaz de schiste ; des subventions pour qu'elles installent de nouvelles usines ; des aides à la recherche. En contrepartie, ces grands groupes relocalisent sur le sol américain, une partie de leurs activités, et acceptent d'y payer un peu plus d'impôts. À l'image d'Apple.
Mais Barack Obama fait plus. Car il apporte le soutien de l'administration américaine à ces multinationales, dans les négociations sur les accords de libre-échange, dans le Pacifique et dans l'Atlantique.

Dans les deux cas, il s'agit d'obtenir des normes, des règles communes qui facilitent les échanges de biens, et surtout de services, proposés par ces multinationales.
Dans les négociations transatlantiques, les enjeux ne sont pas les mêmes pour tous. Les groupes industriels allemands, notamment dans l'automobile, profiteront largement d'une uniformisation des normes.

Les Anglais, eux, veulent que la City demeure la place privilégiée de la finance européenne, voire mondiale. Et ils entendent que les normes financières soient celles qui servent leurs intérêts. Ce qui ne fait pas forcément l'affaire des banques françaises.
Quant aux Américains, ils veulent que l'Europe cesse de subventionner, ou plutôt d'avoir des normes qui pénalisent leurs multinationales dans l'agriculture, l'agro-alimentaire, la pharmacie et les industries culturelles. Et tout ce nouvel univers du numérique dominé par les Google, Amazon, Facebook et autres.

Ces groupes ne paient pas d'impôt, et surtout pas dans des pays comme la France, mais ils estiment que le marché n'est pas encore suffisamment ouvert et que, notamment, les données personnelles et la vie privée sont trop protégées. Dans ces négociations, essentielles pour l'avenir de nos modèles de société, c'est la France qui a le plus à perdre. Car nos points forts d'aujourd'hui sont précisément ceux que les Américains veulent totalement déréglementer pour permettre à leurs monopoles de s'imposer définitivement.

On avait cru comprendre, l'année dernière, que la France se battrait, pour éviter qu'un tel accord ne fasse la part trop belle à ces multinationales. Or, François Hollande, à l'occasion de son voyage aux Etats-Unis, a opéré un virage à 180 degrés. C'est lui qui souhaite un accord rapide : « aller vite n'est pas un problème, c'est une solution », a-t-il même dit. Pour la plus grande satisfaction de Barack Obama, qui voudrait, lui aussi, conclure très vite. Afin d'éviter de passer par la voie parlementaire, au fur et à mesure des négociations.

Car, aux Etats-Unis, tout le monde n'est pas convaincu des vertus de ces accords de libre-échange, dictés par les lobbies et qui ne sont pas toujours forcément dans l'intérêt des populations. François Hollande a donc donné un sérieux coup de pouce à Barack Obama et aux lobbies des multinationales. Reste à espérer qu'il a obtenu de sérieuses contreparties pour notre pays, sinon?

Jean-Michel Quatrepoint, France et Etats-Unis : lune de miel et jeu de dupe, une vidéo Xerfi Canal


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