Focus sur la santé du tissu entrepreneurial français en 2022

Xerfi Spécific, le département études et prestations sur mesure de XERFI, fait ici le point sur la santé du tissu entrepreneurial français en 2022 en 4 séries de données. Des données issues des informations statistiques brutes certifiées par les greffiers des tribunaux de commerce après avoir contrôlé les déclarations. Ces données ont ensuite été traitées et analysées par nos experts pour le compte du CNGTC, le conseil national des greffiers des tribunaux de commerce dans le cadre du baromètre national des entreprises.

La 1ère série porte sur les créations. Elles ont baissé de 8% sur les 10 premiers mois de l’année 2022 par rapport à la même période de l’année précédente pour tomber à moins de 480 000. Par rapport à 2019, les immatriculations restent supérieures de 25%. Bref, il y a bien eu une dynamique entrepreneuriale post-covid, mais elle s’essouffle peu à peu.

La 2e série de données fait référence au nombre d’entreprises en difficultés qui a bondi de 53% sur les 10 premiers mois de 2022 pour approcher 30 000. Mais cela reste encore inférieur de 19% à la même période d’avant-crise sanitaire.

Les évolutions du nombre d’entreprises en difficultés diffèrent d’une région à l’autre. C’est ce que montre cette 3e série de données, exprimées en rythme annuel, soit l’évolution des 12 derniers mois par rapport aux 12 mêmes mois de l’année précédente. On constate des hausses supérieures à 50%, en particulier dans le Nord-Est et le Nord Ouest. A contrario, l’Ile-de-France apparaît en partie préservée, avec des procédures en augmentation de « seulement » 26%. Des disparités sectorielles existent aussi, entre par exemple l’hébergement-restauration où les défaillances ont bondi de 82% sur 12 mois glissants, alors qu’elles n’ont progressé que de 3% dans les activités immobilières.

La 4e série de données retrace l’évolution des radiations d’entreprises du Registre du commerce et des sociétés sur les 10 premiers mois de l’année 2022 par rapport à la même période de 2021. Elles ont fait un bond de 16% pour dépasser 289 000. C’est un niveau 30% supérieur à ce qui prévalait en 2019. En revanche, la période de juillet à octobre 2022 laisse apparaître une baisse des radiations de 6% par rapport aux mêmes mois de 2021.

Toutes ces données confirment une mise sous tension du tissu entrepreneurial en 2022 en lien avec la dégradation de la conjoncture. Pour le dire autrement, le ralentissement de l’activité et l’inflation n’ont pas encore provoqué un tsunami de défaillances d’entreprises… en tout cas pas pour le moment.

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