Focus sur le marché des prestations de santé à domicile

Xerfi Spécific, le département études et prestations sur mesure de XERFI, fait ici le point sur les tendances du marché des prestations de santé à domicile en 3 séries de données.

La 1ère série permet de décrypter les montants remboursables par l’Assurance maladie. Les montants versés pour les 4 grandes interventions qui constituent le cœur de métier des prestataires ont représenté 3,1 Md€ en 2021. Il s’agit de l’assistance respiratoire (qui pesait 64% du total en 2021), de l’insulinothérapie par pompe externe (15%), de la nutrition et de la perfusion. Ces montants ont bondi de plus de 30% depuis 2016 sous l’effet du vieillissement de la population, de la multiplication des maladies chroniques et du virage ambulatoire des pouvoirs publics.

La 2er série permet de cartographier la concurrence. 4 familles d’acteurs se distinguent : d’un côté, les prestataires privés et associatifs qui disposent de positions fortes sur le marché. Face à eux, on compte les pharmacies de ville et les structures d’hospitalisation à domicile, plus en retrait et plus diversifiées que les premiers. Si on se focalise maintenant sur les PSAD privés, une partie est constituée d’anciennes associations qui ont changé de statut pour parfois s’arrimer à des réseaux nationaux détenus par de grands groupes comme Air Liquide, Isis, Santé Cie, SOS Oxygène, La Poste ou encore Bastide. Ces 6 acteurs totalisent deux tiers environ de la valeur du marché.

La 3e série porte sur les marges d’exploitation des PSAD privés entre 2016 et 2021 d’après un panel exclusif d’entreprises. Les PSAD ont réussi à les maintenir à haut niveau dans la période précovid. Un exploit compte tenu des 700 M€ de baisses tarifaires qui leur ont été imposées depuis 2010 et des coûts importants liés à la mise en place du télésuivi de l’apnée du sommeil. Leurs marges ont ensuite atteint des sommets au plus fort de la crise sanitaire.

Mais, de nouveau, les pressions sur les marges s’accentuent entre les coûts qui dérapent avec le contexte inflationniste, les baisses tarifaires qui vont se poursuivre et des gains de productivité plus difficiles à réaliser.