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Le nouvel ordre mondial selon Trump

Publié le mercredi 10 octobre 2018 . 5 min. 03

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Quel est ce nouvel ordre économique mondial dans lequel nous fait entrer Trump ? Est-ce celui du protectionnisme, de la guerre commerciale et monétaire, de la real politique agressive et polluante ?

 
Assurément, l’Amérique a quitté ses habits d’hégémon bienveillant. Trump donne de la voix et joue la manière forte pour faire primer l’intérêt de son pays. L’art du deal chez Trump, c’est d’abord l’art du non deal. Torpiller l’existant dont la liste s’allonge : désengagement du traité commercial Trans-Pacifique, retrait de l'Accord de Paris, rejet de l’Alena, sortie de l'accord sur le nucléaire iranien, parachèvement du retrait de l’Unesco, menaces de sanctions à l’égard de la cour pénale internationale…

 
C’est ensuite l’art de la dramatisation et de la surenchère. Le grand bluff, qui permet d’intimider l’adversaire.

 
C’est enfin, l’absence de toute éthique mondialiste, de reconnaissance d’intérêts supérieurs à ceux de la prospérité américaine, autrement dit du business américain. Ce qui le conduit au déni des enjeux climatiques, de ceux d’une régulation prudentielle de la finance planétaire. Ou encore du principe déjà largement écorné de réciprocité qui fonde le libre-échange.

 

Vive le bilatéralisme

 
Tous ces enjeux transversaux, sont pour ceux qui rêvent d’une mondialisation soutenable, équitable, l’affaire du multilatéralisme, et des organisations trans- ou supranationales. D’une gouvernance mondiale qui fait figure de chimère. De tous ces machins impuissants, qui brillent plus par leur impuissance et leur inertie, que par la prise en charge véritable des enjeux vitaux pour la planète. Cela Trump n’en veut pas. Le consensus, l’exposition au risque de véto, la recherche de l’unanimité… qui ne permet ni de reculer, ni d’avancer, ce n’est pas de son goût.

 
Vive le bilatéralisme donc, qui permet de prendre au collet l’adversaire, de l’entrainer au fond d’une impasse pour lui faire lâcher du lest.

 
Cela veut-il dire qu’il faut faire table rase du vieil ordre velléitaire et que la mondialisation va virer au pugilat ? Que le capitalisme financiarisé va devenir sauvage ? Et que le libre-échange va bientôt rendre l’âme, entravé par la floraison de nouvelles barrières tarifaires et non tarifaires? Pas forcément, car dans la dramaturgie Trumpienne, les méchants en font des masses, mais sont moins méchants qu’il n’y paraît. La testostérone coule à flot, mais à la fin, il y a la paix des braves, la troisième mi-temps où c’est moins le résultat que l’intensité de l’action qui compte. On en a eu un aperçu saisissant avec les combat de coqs entre Trump et Kim Jong-un … entre « le vieil homme fou, la fripouille, le gangster », et « le petit gros », « le petit rocket man », pour reprendre les termes fleuris des deux protagonistes. Pour que Trump confie in fine, avec « Kim, nous sommes tombés amoureux… ». Sans que le président américain ne soit trop regardant sur la dote, autrement dit la démilitarisation, de la mariée.

 

Pas de bouleversement de l’ordre mondial

 
Bis repetita avec l’Alena. Le « mauvais accord » a été balayé. Il a été renégocié âprement, en bilatéral, avec ultimatum et menaces à la clé. Et pourtant au bout du chemin, peut-on vraiment parler de la fin de la zone de libre-échange ? Non. Dire qu’il y a eu beaucoup de bruit pour rien serait trop fort. Des lignes ont bougé. De façon circonscrite dans l’automobile avec le Mexique. Dans le domaine laitier avec le Canada. Bref, ce qu’il fallait pour répondre aux attentes de la clientèle électorale de Trump. Mais, sous un nouveau label, la zone de libre-échange a survécu, et s’est même parfois enrichie.

 
L’ordre mondial n’en est pas bouleversé. Il est traversé de corps à corps successifs, destinés à en modifier quelques paramètres circonscrits. C’est l’avantage de bilatéralisme de Trump. Il est guerrier, mais il limite aussi le risque de dégénérescence en conflit économique mondial. Les prochaines parties avec la Chine ou l’Allemagne, ne manqueront pas de maintenir les marchés en haleine. Goliath l’emportera à la fin, se gargarisera de son good deal, ce qui ne veut pas dire que ce sera une grande victoire et ni que les David repartiront sans leur chemise. Et pendant ce temps la gouvernance de la soutenabilité mondiale recule… Mais comme elle n’avançait pas, peut-on vraiment parler de rupture ?


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