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Les salariés et indépendants face aux plateformes digitales

Publié le jeudi 12 juillet 2018 . 4 min. 21

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La fin du travail, ou a minima la fin du salariat, ce sont les deux grandes prophéties qui ont accompagné la montée en puissance de l’économie des plateformes. Toute l’économie pourrait basculer à terme dans une ubérisation de la relation de travail. Derrière ce spectre du délitement du travail et du salariat, il y a deux idées bien ancrées. 1) Le modèle des plateformes a vocation à se généraliser, évinçant à terme les acteurs traditionnels. Plus agile, plus automatisé, porté par les effets de réseau, il ne peut que faire chuter les acteurs en place ; 2) Ces plateformes ont vocation à mobiliser du travail à la tâche. Nous assisterions donc à l’éclosion de l’économie de la prestation généralisée, disons plutôt de la relation client-fournisseur généralisée, où chacun deviendrait entrepreneur de lui-même. Tout cela sur le champ de plus en plus étroit des tâches non automatisables, celles qui ne peuvent être prises en charge par un algorithme ou un robot.


L’emploi indépendant concentré dans des secteurs spécifiques


Certains voient aujourd’hui dans la légère résurgence de l’emploi indépendant qui s’esquisse depuis quelques années dans de nombreuses économies développées, le début de concrétisation de la prophétie. Ont-ils vraiment raison de voir dans ce signal, la manifestation d’un délitement généralisé du salariat ? Rien n’est moins sûr en fait.


Prenons le cas de la France. On y observe bien une augmentation nette de près de 350 000 personnes de l’emploi indépendant entre 2010 et 2017. Ce qui représente le tiers de l’augmentation nette de l’emploi total sur la période. Il y a la une nette inflexion par rapport à la tendance au reflux que l’on observait jusqu’en 2003.


Mais cette montée du travail indépendant se concentre d’abord sur des secteurs bien spécifiques. D’abord les services aux entreprises, essentiellement dans les activités juridiques, comptables, de gestion, d'architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi que  dans les activités scientifiques et techniques. Second plus gros contingent ensuite, les activités de santé, puis les services aux particuliers, le commerce, l’enseignement, l’hébergement.


Ce sont dans ces secteurs que prolifèrent aujourd’hui les plateformes. Outre les plus connues dans le commerce avec Amazon, l’hébergement avec Airbnb ou Booking, le transport de personnes avec Uber, Blablacar, etc. On les voit de plus en plus prendre position dans les métiers du conseil dans le domaine juridique, l’expertise comptable, l’ingénierie, la technologie notamment. Elles y proposent des actes standardisés, et proposent une mise en relation entre offreurs et demandeurs ou l’automatisation de certaines prestations.


Une transfiguration de l’indépendance


On peut voir les prémices d’un modèle amené à balayer les acteurs en place. Mais pour l’heure, ces acteurs occupent plutôt un nouvel espace du marché, proposant des prestations basiques et standardisables à des micro-entrepreneurs, TPE ou PME qui n’y avaient pas ou peu accès jusqu’ici.


Ce faisant, ce à quoi on assiste c’est à une mise en réseau des indépendants dans ce type de métiers. C’est à une mise en concurrence certes, mais surtout à une codification de ces métiers, avec la création d’un lien de subordination technologique, l’inféodation à des cahiers des charges précis. Autrement dit, l’extension du modèle des plateformes a pour première conséquence d’organiser l’indépendance, de la formater, de la regrouper sous des marques, d’y injecter du marketing, de la communication.


Ce à quoi on assiste finalement, bien au-delà des secteurs du conseil, c’est finalement à une transfiguration de l’indépendance, plus qu’à celle du salariat ou à une disparition de l’emploi. Je n’irais pas jusqu’à parler de fin de l’indépendance, mais on en est finalement pas si loin. Ou disons plus proche que du grand fantasme survendu du « tous entrepreneurs » dans un monde digital.


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