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Les services pénalisent la compétitivité française

Publié le jeudi 8 mars 2018 . 4 min. 40

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La France est une économie de service. C’est clair  lorsque l’on regarde la structure de sa production. Elle appartient au club des pays dont la part de l’industrie dans la valeur ajoutée est parmi les plus faibles. Elle a abandonné toute une série de positions, notamment dans le secteur des biens de consommation. Ses groupes ont externalisé massivement la composante service qu’incorpore la production manufacturière, ou délocalisé une partie de la fabrication. En contrepartie, les services marchands et non marchands aux entreprises et aux ménages occupent une part croissante de l’offre hexagonale. La France  ressemble en cela aux grandes économies  anglo-saxonnes.


Ce repositionnement fait-il de la France une puissance exportatrice de services ? Non en première analyse. Son commerce reste dominé par les marchandises. Et l’excédent structurel dans les services n’a pas compensé la grande dégringolade de notre solde de biens depuis une décennie. Pire, voilà que depuis 2014, on assiste à un décrochage alarmant du solde des services.


La France, exportatrice de services


Pour être une puissance en matière de services, pour que notre repositionnement soit gagnant, encore faudrait-il que nos services soient exportables et compétitifs. Avant d’enterrer trop vite l’économie française, tordons d’abord le cou à l’idée reçue selon laquelle la France serait un piètre exportateur de services.


1/ Si je m’en tiens à la vision comptable standard, certes les biens sont largement majoritaires dans nos exportations (68%). Mais la France fait partie des pays dont la part de services est parmi les plus importantes. Elle n’est surpassée que par les pays disposant de places financières surdimensionnées (Luxembourg, Royaume-Uni notamment) ou mono-spécialisés dans le tourisme (Grèce, Portugal).


2/ Si l’on regarde maintenant le contenu en services locaux incorporés dans les biens exportés (ce que nous permettent d’évaluer les statistiques de commerce en valeur ajoutée), alors la France est le pays qui incorpore le plus de services locaux dans les biens manufacturés qu’il exporte. Et au total, résultat plus saisissant encore, lorsque je prends les services incorporés dans l’ensemble des biens et services qu’exporte la France, cette part est majoritaire. Autrement dit, la France exporte plus de services que de biens (directement ou indirectement).


3/ Il faut enfin tenir compte du fait que peu de services s’exportent depuis le territoire. Capter la demande étrangère passe par des implantations directes. Et là encore la France fait figure de leader européen en niveau absolu si l’on en juge par la quantité des emplois mobilisés par les filiales étrangères de nos grands groupes de services. Cet emploi est porté sans surprise par le commerce de détail (près d’un million à lui tout seul). Il est aussi dominé par le secteur de l’hébergement et de la restauration. Et puis figurent en bonne place des secteurs de pointe : le conseil, la programmation informatique, l’information, la communication, les activités scientifiques, etc.

 

Mais encore faut-il qu'elle maintienne son rang !


C’est donc comme une nation spécialisée dans les services et exportatrice de services qu’il faut regarder la France et affiner le diagnostic de notre compétitivité. A l’heure de l’industrialisation des services, sous l’effet du numérique, la France est-elle en mesure de maintenir son rang ? C’est une question vitale, plus encore que celle obsessionnelle de la compétitivité de notre industrie.


Et c’est là qu’il faut s’inquiéter sans doute de la dégradation brutale du solde des services que pointe notre balance des paiements. Elle ne relève pas seulement du passage à vide de notre solde touristique à la suite des attentats, mais touche beaucoup d’autres secteurs : les services aux entreprises, le transport et l’assurance notamment. Et si l’on ajoute à cela les positionnements dominants de nos implantations à l’étranger, que sont le commerce, l’hébergement/restauration, le secteur de l’information et de la communication, ces secteurs ont tous un point commun : ils sont les premiers exposés à la grande transformation numérique qui bouleverse les modèles d’affaire. Et c’est cette industrialisation-là qu’il faut gagner.


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