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Macron et sa stratégie de flexisécurité : le triangle infernal

Publié le mardi 5 décembre 2017 . 3 min. 43

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Emmanuel Macron s'est posé comme le tenant de la flexisécurité à la française. Est-il fidèle à sa stratégie ? Du point de vue du dosage, il penche aujourd’hui beaucoup plus en faveur de la flexibilité que de la sécurité.


Les ordonnances sur l’emploi n’ont pas trouvé leur pendant côté sécurité. A ce stade, entre la baisse de fiscalité pour les gros patrimoines et la dérèglementation du marché du travail, c’est plutôt l’esprit du consensus de Washington qui souffle sur la France.


Sur le papier, les chantiers de sécurisation du travail correspondent au modèle


Dans la balance malgré tout, il faut mettre les autres chantiers en devenir  et notamment le volet qui se joue aujourd’hui : les réformes de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance-chômage. Leur but est d’apporter de nouvelles protections aux différentes catégories d’actifs (salariés, indépendants, demandeurs d’emploi…) et de faciliter les parcours professionnels.


1/ L’extension de la protection chômage aux indépendants constitue une vraie avancée, de même que la possibilité d’être couvert en cas de démission. Une telle orientation vers un droit universel au chômage facilite bien la possibilité de bifurcation de carrière et de statut en en diminuant le risque.


2/ L’attention portée au ciblage de la formation sur la reconversion des chômeurs, appartient bien aussi à l’arsenal de la flexisécurité. Elle va de pair, comme dans les pays du Nord, avec un suivi mais aussi un contrôle accru.


3/ L’idée que l’ensemble de ces droits soit financé par l’impôt, plus que par des cotisations adossées aux salariés, est une pièce essentielle du puzzle. La sécurité est l’affaire de la collectivité, formée des actifs et des inactifs. Car les inactifs bénéficient bien de la rente issue d’un bon fonctionnement du marché du travail. En ce sens, le déplacement de la fiscalité sur les retraités est plutôt conforme à l’esprit de la flexisécurité.


Mais à force de réformes à faible coût, le volet sécurité reste le parent pauvre


Pour achever le triptyque flexibilité – sécurisation - innovation de la flexisécurité, il faut aussi que le gouvernement fasse ses preuves dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. Si l’on en reste au stade des intentions, et même des processus de négociation qui sont déjà en marche, le président Macron ne trahit pas pour l'instant l’orientation flexisécuritaire de sa campagne. Sauf que la flexisécurité, ça coûte cher. Et c’est précisément le point sur lequel butent les volets sécurisation et innovation.


Accorder une indemnisation à de nouveaux publics, en l’occurrence les travailleurs indépendants et les salariés démissionnaires, a un coût potentiel qui se chiffre à plusieurs milliards d’euros. Sauf à en conditionner fortement l’accès. Sauf à rogner les droits des salariés. Accompagner et contrôler les chômeurs, à la hauteur de ce qui se passe dans le Nord de l’Europe, a aussi un coût élevé. Nos services de l’emploi sont clairement sous dimensionnés humainement par rapport à ces pays. Monter en exigence en matière d’enseignement et de recherche mobilise aussi des moyens supplémentaires.


C’est bien là qu’est le point d’achoppement. Le gouvernement court après les réformes à faible coût, objectifs de déficit obligent. Et le risque c’est que tout cela accouche d’une flexisécurité au rabais, une flexi-sécurité low cost plus formelle que réelle, à la sécurité très flexible.

 

Olivier Passet, Macron tient-il sa promesse de flexi-sécurité ?, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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