Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


La sobriété réelle est un anti-productivisme

Publié le mardi 25 octobre 2022 . 4 min. 33

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Vidéo réalisée en partenariat avec le Printemps de l’économie 2022 « Sobriété : l’essence de demain ? »

Les appels à la sobriété fleurissent soit sous forme de préconisations aussi concrètes qu’anecdotiques soit par des slogans généraux visant à changer de valeurs. Ils ratent l’essentiel de l’enjeu qui est institutionnel. En ce sens, la sobriété réelle est un nouveau projet de société non productiviste.

Emmanuel Macron veut la sobriété comme fin d’une abondance passée alors que la pauvreté touche une part de plus en plus importante de la société depuis le début des années 2000. Malgré l’augmentation continue de leur pouvoir d’achat, les classes moyennes expérimentent au quotidien des difficultés à joindre les deux bouts car la structure de la consommation dans les pays à haut PIB est marquée par la montée des dépenses contraintes et incontournables.

Nous sommes donc devant un paradoxe apparent :

- Une augmentation du niveau de vie économique liée aux hauts niveaux de productivité ;
- Des inégalités et des contraintes budgétaires toujours plus importantes,
- Une trajectoire de production et de consommation écologiquement insoutenable.

Ces trois tendances sont liées institutionnellement au sein du rapport social central de notre société qui est le rapport social de production.

Ce rapport de production s’exprime en partie dans le PIB. La critique du PIB a été faite. Nous savons tous que le PIB n’indique en rien la qualité de vie, la qualité du lien social ou la soutenabilité écologique de notre société. Le PIB mesure le fonctionnement historiquement normal du rapport social de production actuel.

Quel est ce fonctionnement normal ? C’est lorsqu’il est orienté par la recherche de productivité. Selon la répartition du produit plus ou moins égalitaire, cette productivité peut conduire éventuellement à une croissance du PIB.

Comment ce rapport fait-il pour atteindre ces hauts niveaux de productivité ? Il s’appuie sur :

1. Une forte division du travail générant des inégalités ;
2. Des innovations technologiques incessantes entrainant une croissance de la consommation énergétique et de matières premières,
3. Une forte croissance de la consommation matérielle (que ce soit en bien ou en services) soutenue par des effets structurels contraignants comme l’urbanisation.

Ensemble, ces éléments produisent ce qu’on appelle les effets rebonds directs, indirects et structurels.
Dans ce rapport social historique de production structurellement expansif, la sobriété ne peut être que limitée. Elle sera surtout une réduction marginale des surconsommations. C’est la sobriété des « petits gestes ». Elle rejoint une tendance au greenwhasing de la part des entreprises. 

L’autre définition de la sobriété est celle d’une baisse générale des flux matériels et énergétiques nécessaires à la production et à la consommation. Cela conduit nécessairement à une baisse du PIB en volume. Cette conception est une décroissance productive matérielle permettant de retrouver une trajectoire écologiquement soutenable.

Les conditions politiques, sociales et économiques de cette décroissance productive et  matérielle sont à l’opposé de ce qui fonde notre rapport de production actuel. Il faut moins de division du travail et moins de productivité. Alors que, dans notre rapport de production, les niveaux de productivité et de division du travail sont positivement corrélés. 

La sobriété réelle est un anti-productivisme. Elle nécessite une baisse des niveaux d’inégalité et de productivité pour reprendre démocratiquement en main notre rapport de production.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :