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Etats-Unis : la croissance destructive

Publié le mercredi 27 novembre 2019 . 4 min. 31

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Les États-Unis vivent-ils l’épuisement de leur modèle de croissance financiarisé et inégalitaire ou renouent-ils avec leur success-story, donnant raison aux rodomontades outrancières de Trump ? Car en effet, le moribond a de bien belles couleurs. Un taux de chômage au plus bas depuis 1969. Une Bourse qui surplombe tous ses précédents records et fait la course en tête des pays avancés. Une bourse à ce niveau, cela veut dire que les marchés croient en la rentabilité du capital productif, au leadership quasi-monopolistique des GAFAM, emblématiques de la suprématie technologique de ce pays.


Alors certes la croissance américaine ralentit depuis 2018. Passons vite sur ce point: oui l’industrie est en ralentissement, automobile en tête et la construction plafonne depuis plus d’un an. Le taux d’épargne des ménages remonte, témoignant d’une moindre appétence à la consommation et d’une inquiétude sur l’avenir. Les créations d’emploi décélèrent sensiblement, phénomène inévitable au regard du point bas du chômage. Mais rien de très tranché. La croissance américaine se maintient aux environs de 2%. Et de toutes les régions du monde, les Etats-Unis sont certainement celle qui est conjoncturellement la plus résiliente. Le fait que l’économie américaine connaisse un ralentissement technique n’autorise pas à parler de crise d’un modèle de croissance. D’ailleurs à y regarder de près, de nombreux éléments continuent à stabiliser la croissance. La dynamique des salaires est constante. Le taux d’investissement se maintient à haut niveau. L’immobilier connaît plutôt une légère embellie. Hormis le sentiment vague, que l’économie américaine ne peut pas continuer son cavalier seul, peu d’éléments viennent étayer l’idée d’une récession lourde. Tout laisse penser au contraire que l’économie pourrait assurer dans la durée son sentier à 2 / 2,5%.


D’où vient alors ce sentiment que la martingale gagnante du capitalisme américain vit ses dernières heures.


D’abord, il faut bien l’avouer, la crise démocratique sans précédent que connaissent les États-Unis, et que personnifie Tump. La croissance de façade américaine, se bâtit sur une dislocation du corps social, qui ne peut que conduire le système dans l’impasse. Je ne reviens pas sur tout ce qui est mise à jour aujourd’hui, sur la montée des inégalités et l’hyper-concentration des fruits de la croissance sur une poignée d’hyper-riches. Les indicateurs les plus récents, montrent plutôt une stabilisation à haut niveau. Sans correction palpable, alors que le plein-emploi aurait dû potentiellement réduire les écarts de richesse.


Il y a ensuite l’inquiétude sur la robustesse des prix d’actifs. L’immobilier a repris sa marche aux sommets, rejoignant ceux de l’avant crise. Les marchés d’action, de leur côté, ont explosé tous leurs records, multipliant par deux, les niveaux déjà vertigineux de 2007. Côté immobilier, on peut parler cependant de lente récupération, sur 10 ans, sans excès du crédit en sous-jacent. Côté actions, les choses sont beaucoup plus fragiles.


Il y a d’abord les phénomènes de concentration autour des GAFAM, dont la position dominante est de plus en plus contestée. Or une grande partie de l’envolée des valeurs américaines a été portée par les géants du numérique.


Il y a ensuite la dynamique des profits et des dividendes qui sous-tend la valorisation de la bourse américaine. Derrière cela, il y a des dividendes par actions qui s’accroissent au rythme de 10% l’an. Sans véritable augmentation de la part des profits distribués. Et l’on saisit aisément que cela ne peut s’obtenir, dans une économie qui croit à 4 % l’an en nominal, qu’avec un certain nombre de contorsions : une mise sous pression des salaires, d’importants volumes de rachats d’actions, pour réduire leur nombre et augmenter leurs droits et de la croissance externe. Le cœur de réacteur financier des États-Unis est là, mais c’est lui aussi qui désagrège le corps social. C’est lui qui mine la démocratie.


Cela ne fait pas une crise imminente… Mais une ardente obligation pour l’économie américaine de réviser ses fondamentaux, démultipliée à terme par son impréparation de la transition écologique.


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