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Guerre commerciale et démondialisation

Publié le vendredi 8 février 2019 . 5 min. 18

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La démondialisation a pris le visage de la guerre commerciale ces derniers mois. L’irruption de barrières tarifaires est sans ambiguïté perçue comme une menace pour la croissance mondiale. Le ralentissement induit du commerce international ne peut qu’avoir des retombées négatives sur l’activité de pays de plus en plus extravertis.


Le premier effet des barrières, c’est 1/ d’entrainer un ralentissement en cascade des volumes exportés et importés. Ce choc visera au premier chef la Chine, du fait de son exposition au marché américain, et par effet dominos ses principaux fournisseurs : la Corée, le Japon et l’Allemagne et les États-Unis. Et les représailles chinoises sur les exportations américaines devraient impacter au premier chef l’agriculture et notamment les producteurs de soja, l’aéronautique et l’automobile. 2/ Il y’a ensuite la désorganisation des chaines d’approvisionnement. L’industrie électronique (Apple en tête) ou l’automobile sont très dépendants des composants chinois. 3/ Enfin, il y a l’effet prix. Le renchérissement des biens de consommation ou du prix des inputs pèse sur la demande intérieure des économies en conflit. Cela, les maquettes économétriques le restituent bien. Les effets mécaniques en cascade sur les exportations, et les effets prix qui érodent le pouvoir d’achat en interne. Bref, si les États-Unis infligent des droits de douane de 20 à 25 % sur plus de la moitié des produits chinois, comme ils en font la menace, c’est un choc négatif bien perceptible sur l’activité mondiale qui pourrait dépasser un demi-point de croissance à court terme.


L’Europe, éventuelle grande gagnante


Comme toujours, en économie, tout ne joue pas dans le même sens. Les zones du monde qui ne sont pas en prise directe avec cette guerre tarifaire peuvent bénéficier 1/ D’une baisse du prix des matières premières, dans le sillage du ralentissement du commerce mondial. 2/ D’un redéploiement des chaines d’approvisionnement des entreprises pénalisées sur les produits sino-américains. Certains pays en profiteront pour se repositionner sur certains marchés qui ont été perdus côté chinois ou côté étatsunien. Pour la CNUCED, l’Europe pourrait être la grande gagnante de cette confrontation. Sur les 250 milliards de dollars d'exportations chinoises vers l'Amérique, soumis à des tarifs punitifs, 82% seraient remplacés par des exportations d'autres pays. La proportion serait quasiment la même (85%) pour les flux allant des États-Unis vers la Chine. Les exportateurs européens récupéreraient 50 milliards de dollars sur les produits chinois jusqu'alors vendus en Amérique, et 20 milliards sur les produits américains vendus en Chine, soit au total 70 milliards. Cela représente un choc positif de 3,5% sur les exportations extra-européennes. C’est loin d’être négligeable, et cet effet est certainement mal pris en compte par l’économétrie.


Mondialisation, un bilan ambigu pour les pays avancés


Et puis il y a ce que les modèles ne disent pas. Les effets d’offre, notamment, supposés trop lents pour imprimer leur marque. Il faudra du temps aux entreprises américaines pour ressourcer leurs chaines d’approvisionnement sur le territoire. Et les substituts aux produits chinois coûteront plus chers. Dans ces modèles, croissance mondiale et expansion de l’activité évoluent de pair. Plus de croissance se marie avec plus d’échanges internationaux (autrement dit plus de mondialisation) et réciproquement… Tout cela étant conforme à la théorie classique des échanges.  Quand on projette la courbe de croissance mondiale sur celle de croissance des échanges internationaux de biens et services, on se dit que c’est globalement vrai. En tendance comme en variation. Mais il suffit simplement de différencier la dynamique d’activité des pays émergents et en développement de celle des pays avancés, pour saisir que ce résultat global recouvre des réalités contrastées. Le bilan de la mondialisation est plus qu’ambigu concernant les pays les plus avancés, soumis aux pressions à la baisse sur les prix, les coûts unitaires et les capacités. L’effet d’offre, sera-t-il si lent, si peu perceptible ? C’est la question véritable, dont la réponse peut surprendre à l’heure de la robotisation. A l’heure aussi où les circuits de facturation peuvent se jouer des frontières et des barrières tarifaires.


La guerre tarifaire est très largement désignée comme l’un des risques majeurs qui pèse sur la croissance de 2019-2020. Elle n’aura certainement pas l’ampleur que promettent les surenchères du moment. Et elle n’aura peut-être pas l’effet macro-économique délétère que lui prêtent nos raisonnements standards.


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