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Il est urgent de remettre la France au travail

Publié le mercredi 10 juin 2020 . 5 min. 53

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revient sur son orbite a des conséquences lourdes et même très lourdes. C’est d’elle que dépend de façon décisive la résistance de l’emploi et de la trésorerie des entreprises et donc la suite des évènements sur l’économie réelle. Assez curieusement, le président de la République a parlé de guerre au début du confinement. C’était le 16 mars. Mais cette guerre a plutôt pris la tournure d’une « drôle de guerre ». L’économie a été placée en mode pause. Et loin de la mobilisation, hormis sur le front sanitaire, chacun s’est calfeutré, les citoyens derrière leurs murs, pour couper court à l’invasion de l’ennemi invisible et le gouvernement derrière l’avis versatile des scientifiques. Aujourd’hui, l’essentiel de la communication gouvernementale continue à se focaliser sur l’enjeu sanitaire et sur le sauvetage des grandes entreprises en péril, alors même que nous changeons de défi.


L’état d’exception prolongé par le travail


Car la guerre est devenue économique. Et là c’est bien d’une vraie mobilisation dont nous avons besoin. Cette guerre-là ne se gagne pas seulement à coups de milliards. Elle a ardemment besoin de la mobilisation des hommes et des entreprises. Où en sommes-nous de ce point de vue ? À ce stade c’est l’inconnue. Il y a le silence des chiffres pour un certain temps encore. Ce mois-ci, nous commenterons les données d’avril, celles du grand trou noir du confinement. En juillet, nous scruterons le bilan mitigé du mois de mai, mois hybride entre confinement et déconfinement. Et c’est en plein mois d’août, dans l’indifférence estivale, que la remise en route de l’économie pourra vraiment être objectivée.


En attendant, nous sommes dans une sorte de « wait and see », passifs et brumeux, comme si ce qui se jouait allait de soi et n’avait pas besoin de mots d’ordres et d’incitations. Cette sortie de confinement est pourtant pleine de danger. Les cerveaux ont été chargés de messages préventifs et anxiogènes. À tel point que l’entreprise, premier lieu de socialisation, est appréhendé avec angoisses par certains salariés. Le recours au télétravail, même s’il comporte des avantages, maintient les individus dans une sorte de cocooning régressif, prolongeant l’état d’exception, et figeant toute une série de services périphériques dans les quartiers de bureaux. Et cette période bizarre, prise en sandwich entre confinement et grande trêve estivale, est finalement vécue comme un entre-deux sans gros enjeu, qui acte implicitement un vrai retour à la normalité en septembre. Résultat, la semi-léthargie de notre économie risque fort de s’étirer 3 mois et demi de plus encore, s’ajoutant aux 56 jours de confinement.


Synchroniser le jeu des acteurs


Dans ce contexte, le gouvernement lève certes les contraintes de distanciation, créant les conditions d’une reprise du cours normal de la vie économique. Il allonge les chèques pour sauvegarder les entreprises les plus emblématiques : Renault, Air France, Airbus, etc. Mais est-ce suffisant et surtout en phase avec l’enjeu du moment ? Curieusement, autant les autorités ont été actives pour orchestrer les mots d’ordre de la distanciation sociale, pour sauvegarder les revenus privés durant cette période, autant restent-elles silencieuses sur l’urgence extrême d’un retour rapide à la normale de l’activité économique. Comme si le cocktail du déconfinement et des enveloppes massives qu’elles soient européennes ou hexagonales étaient une réponse adéquate à ce moment très spécifique.


Or, dans ce contexte, l’argent public, et notamment le dispositif de chômage partiel, qui a joué un rôle crucial pour maintenir les chances d’un retour à la normale de la vie économique, pourrait fort bien se retourner contre l’objectif. Aujourd’hui, face à un débouché extrêmement incertain, les entreprises ont le choix entre 1) le maintien d’une activité partielle, avec des pertes certaines mais limitées et 2) une remobilisation de leur main-d’œuvre qui vient grever leurs charges d’exploitation. Ce pari les expose alors à des pertes potentiellement très supérieures à la stratégie attentiste. Or, plus le nombre d’entreprises qui optent pour la minimisation des pertes est grand, plus les risques de perte des entreprises qui tentent de reprendre une activité normale augmentent.


À ne pas agir expressément par mots d’ordre et incitations financières fortes pour synchroniser le jeu des acteurs privés, il y a un gros danger de saper le rebond de l’activité et d’étirer l’exception du confinement. La situation est d’autant plus préoccupante, que les quelques données encore très parcellaires dont on dispose aujourd’hui en matière de production, d’exportations ou de chômage partiel suggèrent que les phénomènes de retrait du marché sont plus prononcés en France que chez ses concurrents. Et que la remise en marche des entreprises et la remobilisation des salariés s’opèrent plus rapidement en Allemagne, aux États-Unis, aux Pays-Bas, au Portugal notamment. Il y a là, un vrai risque d’éviction industrielle, difficilement réversible. Et un vrai risque que derrière le faux calme d’une économie zombie se trame la catastrophe d’un retard à l’allumage de l’économie française.


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