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L'électricité coûtera de plus en plus cher : explication

Publié le lundi 15 janvier 2024 . 4 min. 57

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Le plus gros de l’épisode de flambée des prix de l’électricité serait derrière nous Le gouvernement laisse entrevoir une normalisation prochaine du marché, qui lui permet de replier le coûteux dispositif du bouclier tarifaire sans que les ménages n’en subissent trop fortement les conséquences. Nous sortirions donc en 2024 de la zone de trouble extrême induite par la guerre en Ukraine. Mais en vérité cette version est trompeuse. Et le film du renchérissement de l’électricité,  énergie pivot de la transition climatique n’est probablement pas arrivé à son terme.


Certes les prix de gros de l’électricité, sont revenus de leurs pics de l’été 2022, quand les centrales fonctionnant au gaz, sur un marché en plein affolement, fixaient les prix européens. Et au niveau où se négocie aujourd’hui l’électricité sur les marchés de gros, le régulateur de l’énergie ne préconise plus d’augmenter les tarifs réglementés. La hausse cumulée de plus de 32% des tarifs depuis février 2022, serait raccord avec les prix d’approvisionnement sur les marchés de gros. Ce qui se joue maintenant c’est le retour à la normale des taxes sur l’électricité. Tombées à 1 euro le mégawatheure pour les particuliers, le gouvernement prévoit de les faire revenir à leur niveau d’avant crise, soit 32 euros. Avec une première marche à 22,54 euros en 2024, qui devrait induire une hausse supplémentaire des tarifs réglementés de 10% dès février prochain… et porter à 45% de renchérissement de l’électricité pour les particuliers depuis la guerre. Une nouvelle marche étant à prévoir à horizon 2025.
Ce que l’on présente comme une normalisation est en fait une situation de stabilisation des prix à un niveau durablement supérieur, de l’ordre de 50% à ce qui prévalait avant-guerre. C’est un choc violent sur le pouvoir d’achat des ménages, de plus en plus dépendants de l’électricité comme pour les entreprises. Et sur cette base, l’espoir de revenir à la situation d’avant, c’est-à-dire d’annuler les hausses accumulées depuis 2 ans sont inexistantes. Pourquoi ?


Parce que durant cette période un prix décisif a été renégocié, c’est celui de l’électricité d’origine nucléaire. Inchangé depuis 2011 à 42 euros, le mégawattheure nucléaire sera vendu par EDF aux alentours de 70 euros à partir de 2026, soit nettement plus qu’aujourd’hui. Et si les prix de gros de l’électricité au plan européen ont oscillé depuis 2011, jusqu’en 2020 autour de 42 euros, ce n’est pas un hasard. C’est que précisément, ce sont les excédents de production d’électricité nucléaire français qui ont servi de point d’ancrage à la tarification au coût marginal européenne. Or avec un prix à 70 euros, c’est tout l’équilibre du marché de gros qui est modifié durablement. Nous ne reviendront pas à la situation d’avant.


Ce nouvel encrage des prix, révèle les priorités françaises et européennes. Face à une demande d’électricité en très forte hausse, transition climatique oblige, EDF doit renforcer son assise financière pour accroître ses capacités. Les défis industriels, sont considérables : la construction de six à quatorze réacteurs pour l’horizon 2035-2040 devrait coûter environ 52 milliards d’euros, tandis que le « grand carénage », qui vise à prolonger la durée d’exploitation des réacteurs existants, pourrait, coûter environ 66 milliards d’euros. Il est donc urgent pour l’entreprise, dont l’endettement a très fortement progressé en 2022, d’incorporer dans sa tarification ces coûts de structure.


Mais plus globalement au plan européen, outre le nucléaire, c’est toute la montée en charge des énergies renouvelables que la tarification doit incorporer. Au fond la crise de 2022 n’est pas une embardée accidentelle, mais bien une alerte sur l’extrême sensibilité des prix sur ce marché, lorsque l’offre n’accompagne pas la demande. C’est tout le défi des années à venir. Tous les postes de la chaîne électrique vont coûter plus cher, avec la croissance à marche forcée des installations intermittentes, éoliennes et solaires, les besoins de stockage induits, les coûts de gestion de réseaux complexes, sans parler des bornes de recharge, etc. L’électrification croissante des usages a un coût en capital dont on sait qu’il est le plus souvent sous-estimé. Et dans un monde où la dette n’est plus gratuite, c’est bien le consommateur qui devra payer.


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