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L'impact des tensions géostratégiques sur la croissance

Publié le lundi 30 novembre 2015 . 4 min. 01

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Jamais les pays européens n’ont pris conscience avec une telle acuité du fait qu’ils ne pouvaient plus s’abstraire des désordres géopolitiques qui les entoure. La crise des migrants, les attentats ont changé la donne. Je voudrais m’attarder ici sur leur portée économique. Non par cynisme, mais parce que la déstabilisation de nos pays, si elle advient passera d’abord par là.

 

Alors, certes, je ne peux ignorer les leçons de l’histoire. Le fait est que les guerres, même froides, même asymétriques ont des effets ambigus, parfois paradoxaux sur la croissance quand elles ne se jouent pas directement sur votre territoire. Oui, l’histoire américaine est aussi celle de l’instrumentation opportune du conflit.

 

1/ Les désordres du monde, lorsqu’ils ne vous coupent pas de vos ressources essentielles peuvent créer des opportunités de commerce. Comme ce fut le cas des Etats-Unis au début des deux grands conflits mondiaux.


2/ Oui les dépenses militaires peuvent bien produire des effets keynésiens à court terme et être utilisées à des fins contra-cycliques. Même dans la période récente, où l’on sait que la consommation publique a joué un rôle non négligeable dans la résilience américaine après les attentats de 2001. Cela a même été rationalisé, par certains économistes qui arguent que la dépense militaire engage des industries ancrées sur le territoire, passe par de la commande publique qui permet d’en ventiler plus finement la destination etc… évitant les effets pervers des politiques de relance menées à l’aveugle.


3/ On connaît enfin toute la littérature sur les vertus du complexe militaro-industriel pour catalyser l’innovation et la diffuser au sein de la sphère civile.
Mais, je ne vais pas ici m’engouffrer trop rapidement dans les enseignements distanciés et controversés des économistes sur les liens observés entre guerre, dépenses militaires et croissance.

Elle nous dit d’ailleurs surtout que l’on ne peut s’abstraire des circonstances et que tout cela fonctionne éventuellement tant que la dépense militaire n’évince pas d’autres investissements plus vitaux encore d’éducation, de santé etc…

 

Ce serait une erreur de surcroît de vouloir transposer cela à l’Europe. Cette dernière a certes  baissé la garde en matière de défense. Moins du fait de la crise contrairement à ce qui est dit, que de la clôture de l’épisode de la guerre froide. Partant, quoiqu’il en soit, de niveaux historiquement et structurellement faibles.

 

Alors certainement, un, deux ou trois dixièmes de PIB seront engagés à proportion du terrain perdu depuis 20 ans. Cela fera une petite brèche dans la rigueur… rien de plus. Cela ne nous fera pas basculer dans un paradigme militaro-industriel à l’américaine. Cela ne compensera surement pas les effets néfastes de la brutale dégradation de notre actif sécuritaire, essentiel à la vie des affaires, dans une Europe déjà attentiste.


Ce n’est d’ailleurs pas quelques milliards de plus qui changent la donne sur ce plan. L’asymétrie du rapport de force, du strict point de vue des moyens, entre Daesh et ses belligérants potentiels est écrasante.

Mais c’est précisément parce que Daesh connaît la vulnérabilité systémique de nos économies, le fait qu’un Lehman Brothers peut faire plonger la planète entière, c’est bien parce qu’il mise sur cet effet aile de papillon, qu’il s’engage dans ce qui ressemble à une lutte suicidaire. Et c’est bien ce pressentiment, qui nous interdit d’appliquer la moindre rationalité économique à ce que l’on observe aujourd’hui.

 

Le seul constat que l’on peut faire alors, c’est que chacune des crises qui se succèdent renvoient chaque fois aux failles systémiques de nos économies et de l’Europe. Et c’est aujourd’hui le dernier axiome, auquel elle se raccrochait encore quand tout allait mal : Europe = paix = sécurité = commerce, donc prospérité, qui est en train de voler en éclat.

 

C’est peut-être là que se situe le seul germe d’espoir dans la crise terrible que nous traversons. Car les pays sont plus que jamais acculés à réinvestir l’idée européenne. Pour la bâtir, là où ils s’en remettaient à la main invisible du marché ou à l’hégémonie bienveillante américaine.



Olivier Passet, L'impact des tensions géostratégiques sur la croissance, une vidéo Xerfi Canal TV


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