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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

La France a l'art et la manière de réformer à chaud, et donc à contretemps. Pourtant, tout démontre que le choix du moment de la réforme est un paramètre essentiel. Chacun pense à l'efficacité de l'anticipation et de l'action précoce, certes, mais il n'y pas que cela. Il y a surtout le fait que les « bonnes réformes » pleines d'excellentes intentions se transforment inéluctablement en mauvaises réformes lorsqu'elles sont abordées au mauvais moment, c'est-à-dire en pleine crise.

La France, est réputée non réformable. Enfin plus exactement, réformable, mais dans le psychodrame ; L'urgence et le french bashing sont devenus les outils contreproductifs de l'acceptation des réformes. En lieu et place du dialogue social, un art de la concertation dans laquelle la France n'a finalement excellé que lorsqu'il s'agissait de partager des fruits de la croissance glorieuse de l'après-guerre.

Les politiques français ne savent s'emparer des problèmes structurels que lorsqu'ils sont dos au mur, et qu'ils sont le moins armés pour s'y attaquer. Résultat : des réformes incomplètes, mal calibrées et parfois des options fumeuses. L'économiste Philippe Aghion avait pointé il y a quelques années la tendance hexagonale au pilotage budgétaire à vue, notre fâcheuse habitude à ouvrir les vannes budgétaires quand tout va bien et à les refermer quand l'activité tarit les rentrées fiscales. Un mauvais tempo, procyclique, qui ferait perdre 0,3 point annuel de croissance à la France. Dernier exemple en date : le paquet fiscal de la loi TEPA.

Et l'histoire se répète aujourd'hui, à l'exemple de la politique familial, dossier qui a ressurgi en urgence. En ligne de mire, un déficit de 2 mds en 2016 que personne n'avait vu venir. Un déficit que certains contestent : un jeu d'écriture entre 2 branches pour les uns , un diagnostic contestable pour d'autres, tant est grande l'incertitude sur la croissance en cour de crise. Et face à cela, un rapport public « boîte à outil » qui ouvre, sans trancher, une multitude d'options. Et parmi toutes celles-ci, celle qui fait le plus sens, la plus lisible, qui suggère de soumettre les allocations au régime progressif de l'IR est rejetée. Elle toucherait trop de personnes en ces temps difficiles. On lui préfère une mesure moins lisible, qui touche en première apparence les familles nombreuses versaillaises. Les options plus radicales affleurent à peine comme le signale récemment Michel Godet dans les colonnes du Monde. Celle du quotient conjugal qui coute cher et pénalise les familles monoparentales les plus pauvres reste notamment sous silence.

Autre exemple : celui des retraites. Là encore le rapport Moreau propose de faire feu de tout bois au nom de la solidarité et au risque de perdre en sens. Or le rallongement de la durée de cotisation est la solution qui fait sens si l'on croît à un problème de financement à long terme. Au lieu de cela on propose une myriade d'ajustements. Dont une désindexation des retraites alors que les retraites sont désindexées des salaires depuis 1993 et ne bénéficient plus à ce titre des fruits de la croissance. Une paupérisation relative déjà programmée, qui remettra rapidement en cause l'avantage actuel des baby-boomers, les problèmes de pauvreté vont ré émerger rapidement, on le sait. Pourquoi alors renoncer au rallongement de la durée de cotisation ? Parce que la bonne solution devient mauvaise en temps de crise. On n'accroît pas la population active avec un chômage qui galope? question de tempo encore une fois. La réforme est indubitablement un plat comestible qui se mange froid. La mère de toute réforme, c'est donc la réforme de nos comportements !

Olivier Passet, La France réforme à contretemps, une vidéo Xerfi Canal


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