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- verser un chèque énergie aux ménages les plus vulnérables, chèque qui sera revalorisé de 100 euros en décembre ;
- organiser un bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité (3,8 milliards) ;
- verser des indemnités de chômage pour des personnes qui ne contribuent pas à la production (36 milliards à ce jour) ;
- préserver le revenu des indépendants et patrons de TPE à l’arrêt (une bonne des 38 milliards du fonds de solidarité) ;
- pour majorer de 100 euros à hauteur du SMIC la prime d’activité en complément du SMIC afin de solder la crise des gilets jaunes, fin 2019.


La liste est loin d’être exhaustive. On pourrait encore y ajouter la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, reconduite en 2021 pour les salariés gagnant moins de 3 fois le SMIC, dispensés d’impôts et de cotisations.


Ceux qui ont l’aversion de la dette publique, et pour qui, cette dernière a vocation exclusive à financer de l’investissement et non de la dépense courante, vivent une période cauchemardesque. Sans le dire, l’économie a basculé dans l’hélicoptère-monnaie : une bonne partie de l’argent gratuit que permet le refinancement sans limites de la banque centrale va droit dans les poches des ménages. Le social se finance à crédit, alimentant le pouvoir d’achat et la consommation sur la base de l’artifice de la dette publique. Promesses de lendemain qui déchantent pour les tenants de l’orthodoxie.


Une politique de soutien aux revenus à double face


Cette dette est pourtant à double tranchant. En fournissant un complément de revenu aux salariés du bas de l’échelle, ou un revenu de remplacement à ceux qui sont au chômage technique, l’État mène tout autant une politique de l’offre. Il allège la fonction coût des entreprises et les dispense du processus dispendieux de recherche d’emploi en sortie de crise. Ces dispositifs bénéficient d’abord à celles où se concentrent les plus faibles qualifications et à celles qui sont soumises aux aléas du marché. À travers son action durant la crise, mais aussi de façon plus permanente, à travers le complément de revenu qu’il dispense avec les 9,8 milliards de la prime d’activité, l’État investit dans la compétitivité-prix des entreprises. Il désarme le rapport de force entre salariés et employeurs, et le risque d’enchère sur les rémunérations et leur procure une aide indirecte à l’investissement. Une compétitivité et notamment de la modération salariale achetée à crédit donc, dont on peut douter de la soutenabilité et de la durabilité. Puisque derrière la convergence des coûts unitaires que l’on observe par exemple entre la France et l’Allemagne, il y a une montagne de charges différées qui finiront par altérer la fiscalité hexagonale.


Mais c’est bien toute l’ambiguïté de la politique actuelle. Politique de soutien au revenu, elle est aussi une politique de préservation de l’assiette fiscale, puisqu’elle maintient à flot les structures productives et facilite leur insertion dans la concurrence internationale. Ces subventions ne sont certes que minoritairement fléchées vers les emplois les plus directement exposés à la concurrence internationale. Elles s’assimilent davantage à une prime McDo, stigmatisée dans la littérature économique américaine, bénéficiant d’abord aux emplois précaires et aux mauvais employeurs, pérennisant la viabilité des modèles low cost. Certes, mais pérenniser une économie low cost est aussi un autre levier pour désarmer les exigences salariales et maintenir l’état de sobriété salariale qui bénéficie à tout le secteur productif.


La compétitivité à crédit est tenable dans la durée


La question est de savoir, si cette compétitivité à crédit est tenable dans la durée ? Étonnamment la réponse est oui :


- D’abord, la France n’est pas le seul pays à manipuler l’artifice de la compétitivité à crédit. Toutes les économies développées en abusent et déclinent des systèmes d’impôt négatif sur les bas salaires, États-Unis en tête, mais aussi l’Allemagne, avec les mini-jobs par exemple.
- Ensuite, cette minoration des coûts de la sphère privée entretient l’état de surcapacités productives à échelle monde, consolidant le régime d’inflation zéro à long terme, même si ce dernier est malmené par les pénuries de sorties de crise actuellement.
- Inflation et taux zéro. Et donc impunité face à la dette que les États peuvent faire rouler sans frais et sans jamais la rembourser.


C’est le paradoxe de cette décennie insensée. Le social est devenu une arme des politiques de l’offre, précisément parce qu’il est financé à crédit et sans que jouent des forces de rappel.


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