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La crise fatale de la pensée économique de gauche

Publié le lundi 30 janvier 2017 . 4 min. 40

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Focalisé sur la montée du populisme, on oublie souvent qu’un des syndromes politiques de l’époque est tout autant l’effondrement électoral de la sociale démocratie. Un peu partout à travers l’Europe, et pas seulement en France, les partis de gauche de gouvernement sont  laminés. C’est ce qui menace le PS aux prochaines présidentielles. Mais c’est tout aussi vrai en Allemagne, où le SPD est à la peine sur le plan électoral depuis trois élections. En Suède, temple de la sociale démocratie, en Espagne, où le parti socialiste n’a maintenu que de très peu sa position de deuxième force électorale face à Podemos, ou encore en Grèce, où le PASOK a presque disparu des écrans radars.


Comment se fait-il que ce soit finalement la gauche, qui paie au prix fort la faillite de l’ultra-libéralisme ? Les élections américaines en sont un autre révélateur. Ce n’est pas le parti démocrate qui a su tirer les dividendes du désarroi des classes moyennes, et du rejet de plus en plus manifeste de la mondialisation.


J’avancerai ici trois explications.


La première, la plus évidente, c’est que les partis de gauche de gouvernement sont victimes de leur « baiser de la mort » avec le courant ultra-libéral. L’espace politique de la gauche n’est plus que celui de la correction des failles du « grand vilain marché » : c’est le libéralisme + de la redistribution + le principe de précaution en matière d’environnement, de risque bancaire ou de gestion des déficits. Le citoyen vit alors l’économie sociale de marché comme une double peine, un double enfer. La sociale démocratie propose la guerre économique, mais sur un mode défensif, bardé d’une armure de 30 kilos, qui nuit à toute forme d’agilité. La prudence évoquée pour protéger la planète, limiter des dérives bancaires, préserver la solvabilité ou la compétitivité, n’est plus perçue que comme un « politically correct » qui fige toutes possibilités d’initiative. Le logiciel ultra-libéral pur est finalement plus audible que celui de la réparation sociale. Le socle électoral de la gauche de gouvernement se délite au fur et à mesure que la classe moyenne se range dans les perdants de la grande synthèse sociale-libérale. Les avancées sociétales que propose la gauche sont-elles mêmes suspectées d’être des gadgets clientélistes destinés à camoufler son impuissance économique et sociale.


Empêtrée dans cette contradiction stratégique, la gauche de gouvernement souffre de surcroît d’un double déficit : un déficit de crédibilité et un déficit d’utopie.


D’abord d’un déficit de crédibilité, car pour corriger les dérives du marché, encore faut-il en avoir les moyens. Or si la gauche garde l’idée d’une redistribution, du haut vers le bas, elle ne dispose plus de leviers fiscaux efficaces pour le faire. Les bases qu’elle entend taxer, les plus riches, les plus qualifiés, ou le capital, sont aussi les plus mobiles. Elles s’évaporent aussitôt qu’on les taxe. Pour financer l’état social et interventionniste, la gauche n’a dès lors d’autre solution que de surtaxer les bases les moins mobiles… le logement par exemple. La consommation…. Ou de réduire la voilure sociale. Ce faisant, l’effort mord de plus en plus sur la classe moyenne.


Elle souffre ensuite d’un déficit d’utopie, au bon sens du terme. D’une projection normative fédératrice de la société : un idéal vers lequel doit tendre l’action. En s’engouffrant aujourd’hui dans l’idée de la fin du travail, et la projection d’une société de bénévolat collaboratif couvert par un revenu universel, il n’est pas sûr que ceux qui cherchent à régénérer l’utopie de gauche, détiennent une représentation susceptible de rencontrer une large adhésion. L’idée d’une socialisation par le travail a la vie dure. Et la classe moyenne déclassée en mal d’ascenseur social peine encore à se reconnaître dans cette projection.


Pour relever le défi stratégique (avec Macron et sa vision agile de l’économie et de la politique), celui de la crédibilité (avec Valls), ou celui de l’utopie porteuse (avec Hamon), la gauche avance encore en ordre dispersé.  Mais elle n’a pas encore l’homme de la grande synthèse. 

 

Olivier Passet, La crise fatale de la pensée économique de gauche, une vidéo Xerfi Canal TV.


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