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Croissance : les Etats-Unis siphonnent, l'Europe plafonne

Publié le mardi 4 juin 2019 . 4 min. 44

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Les États-Unis tirent-ils ou siphonnent-ils la croissance mondiale aujourd’hui ? La question est légitime, tant l’Amérique de Trump semble jouer sa partition de croissance au détriment des autres.


America first : une croissance au détriment des autres


Elle manipule l’arme du protectionnisme ciblé, pénalisant la croissance des pays excédentaires. Elle s’engage sur un mode beaucoup plus offensif dans la concurrence fiscale, via une baisse de la fiscalité essentiellement dirigée vers les entreprises. Elle favorise le rapatriement des profits des multinationales US. Sur les quelque 4 000 milliards de dollars de profits stockés à l'étranger par les entreprises américaines, 665 milliards de dollars ont été rapatriés aux Etats-Unis depuis fin 2017. Des dollars destinés à être réinvestis sur le sol américain, ce qui a pesé négativement sur l’investissement direct dans le monde, lequel a chuté de 19% l'an dernier selon l’ONU. Elle a repris la main sur le marché du pétrole, devenant l’acteur pivot sur ce marché et pilotant les prix et les quantités au regard de ses intérêts.


Son pilotage macro-économique favorise également son cavalier seul. Elle appuie sur l’accélérateur budgétaire, à coups de déficits, à contre-courant des autres économies développées. Jouant a plein le privilège exorbitant du dollar. Autrement dit, elle mobilise l’épargne des pays plus orthodoxes au profit de sa croissance. Et forçant de la sorte le rythme de sa croissance, elle se crée seule un espace de normalisation de sa politique monétaire. Et seule aussi, a contrario, une marge d’action monétaire en cas de retournement conjoncturel, quand les autres sont coincés au plancher. Et les chiffres récents semblent corroborer le fait que les États-Unis ne bâtissent plus leur croissance avec les autres, mais au détriment des autres. Il suffit de comparer les rythmes de croissance européenne et américaine depuis la crise. L’Europe ne parvient plus à s’accrocher à la locomotive américaine. Depuis quelques trimestres la croissance US semble changer de braquet, sans que l’Europe ne parvienne à se placer dans son sillage. Et cela, alors même que l’Euro est plutôt faible. Avec de surcroît, le ralentissement des émergents en arrière-plan, le slogan America first semble prendre corps.


Nouvelles inflexions du régime de croissance


Faut-il voir là un tournant durable en rupture radicale avec les précédentes décennies ? En parti seulement. Que le pilotage auto-centré de l’économie américaine soit un élément perturbateur pour les économies périphériques n’a en fait rien de nouveau. L’Amérique locomotive, donnant le tempo de la croissance mondiale et de l’Europe relève plus de l’idéal-type. La conduite de la politique américaine n’a jamais rien eu de coopératif. Les Etats-Unis sont coutumiers de l’abus de position dominante que leur confère le privilège exorbitant du dollar. Et la plupart de leurs reprises ont créé des tensions sur le marché des capitaux, autrement dit sur les taux d’intérêt et les taux de change qui ont pénalisé les régions périphériques. Le tournant Reagan/Volcker du policy mix américain au début des années quatre-vingt est certainement l’épisode le plus édifiant en la matière. Le retard à l’allumage européen est une histoire à répétition.


Il y a ensuite une inflexion plus durable du régime de croissance US, mais qui lui ne relève pas de Trump. C’est la remise en cause du statut de « consommateur en dernier ressort » des ménages US. Avec en arrière-plan la dérive exceptionnelle de l’endettement des ménages. Et un effondrement de leur taux d’épargne. La crise de 2008 a mis fin à cette dérive. Et c’est cet ajustement qui explique d’abord le reflux du taux de pénétration des importations aux Etats-Unis, avant même l’offensive protectionniste de Trump, qui commence seulement à imprimer ses effets.


Reste cependant un tournant aux effets plus diffus mais plus durable. La politique de recentrage productif des entreprises américaines, initiée par Obama, et amplifiée par Trump, et rendue possible par la digitalisation des process. Ce processus de réduction et de redéploiement des chaines de valeur n’en est qu’à ses débuts, sans doute. Mais il est un facteur décisif de découplage économique des régions du monde et de redistribution du leadership.


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