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Sur quelle trajectoire de croissance de long ou moyen terme se situent nos économies ? C’est une question qui traverse les époques. La notion de croissance potentielle a certes toujours été très controversée. Mais force est de constater que le brouillard n’a jamais été aussi épais concernant cette question.


Baisse de la population en âge de travailler en Europe


Conventionnellement, nous évaluons notre potentiel sur la base de trois éléments :


1. Premièrement, la quantité de travail c’est-à-dire la population disponible en âge de travailler et la capacité des économies à la mobiliser. Démographie et taux d’emploi sont un premier repère.
2. Deuxièmement, le capital productif, notamment technologique, qui renforce la force de travail.
3. Troisièmement, la productivité qui évalue la qualité des facteurs, l’efficacité des combinaisons productives et des organisations.


Jusqu’aux années 2010, le défi de la croissance paraissait clair. Pour les économies européennes, sorties de leur séquence de rattrapage et devant se battre à armes égales à la frontière technologique avec les pays les plus avancés, il s’agissait :


1. de mobiliser quantitativement et qualitativement leur main-d’œuvre, partant de niveaux plus faibles que les États-Unis ;
2. de moderniser les processus de production via de l’investissement matériel et immatériel ;
3. et concernant le premier facteur, après des années de difficulté, l’Europe est parvenue à déverrouiller son marché du travail


Après deux décennies d’écrémage industriel, où l’emploi a été malmené par les efforts de rationalisation, la job machine a fini par embrayer. Le taux d’emploi a augmenté fortement et continue à progresser sur la période la plus récente, et les problématiques de pénurie des compétences supplantent peu à peu celles de la lutte contre le chômage et de l’activation de l’emploi. Même la France, retardataire dans ce processus s’inscrit depuis 15 ans dans le mouvement européen. Avec un bémol cependant. Nous ne pourrons accroître indéfiniment cette mobilisation, ce qui va nous ramener inexorablement sur la tendance de fond de la démographie. Et donc sur celle d’une stagnation ou d’une baisse de la population en âge de travailler selon les pays, du moins en Europe.


Pas de nécrose des facteurs de production dans les pays avancés


Concernant la modernisation de l’appareil productif et notamment le processus d’automatisation, rien ne nous indique un relâchement de l’effort d’équipement. Les taux d’investissement sont globalement stables. Et si l’on se concentre sur la part la plus productive de cet investissement, les machines, les logiciels notamment, en retirant tout ce qui relève de la construction, on observe plutôt là encore une forte stabilité de l’effort d’investissement sur longue période et même une intensification en zone euro en fin de période, en particulier en France.


Deuxième constat, l’Europe, bien qu’à la traine en tant que productrice de technologies numériques, n’en reste pas moins intensément utilisatrice, refaçonnant ses modes de production. La composante logicielle et R&D de son investissement ne cesse de croître. Cela est vrai pour la zone euro dans son ensemble, comme pour la France.


Il n’y a donc pas de nécrose des facteurs de production dans les pays avancés. La mobilisation de l’emploi tend à s’améliorer, sur une structure de diplômes elle aussi qui s’améliore, l’effort d’investissement demeure constant, voire en progression, et se recompose vers l’immatériel.


Productivité en berne: le paradoxe de la croissance digitale


Et pourtant, partout, la croissance potentielle marque le pas. Et partout, c’est la productivité qui est aux abonnés absents de notre croissance. Le paradoxe est même plus saisissant encore que lorsque Solow l’a énoncé dans les années 1980. À l’époque, on pouvait arguer que la transformation digitale n’avait pas encore su créer les usages et les modes de consommation qui vont avec. Difficile aujourd’hui de s’abriter derrière cet argument. Nos actes de consommation se sont profondément transformés et toute la sphère des services est transfigurée. Chose plus étonnante, alors que la productivité s’étiole, ou décroît, cela ne finit pas par miner notre emploi à long terme, à l’encontre des enseignements standards. Au contraire, ce dernier semble de plus en plus étanche à la croissance, comme porté par une dynamique propre. À croire que les injonctions que véhicule le numérique de traçabilité infinie de la moindre de nos actions, d’accès à tout en ligne, de démultiplication des interactions, génère plus de coûts, d’opérations intermédiaires, d’astreintes au système productif, qu’il ne lui procure de gains. Ou si ces gains existent, faisant figure d’externalité portée par le système dans son ensemble, nous ne lui accordons pas le prix qu’il mérite.


Et c’est peut-être cela la première fonction de l’IA. Réduire les coûts d’un métabolisme digital qui explose, embarque avec lui l’emploi et l’investissement, mais ne tient toujours pas ses promesses en termes d’efficacité.


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