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Révolution numérique et finance folle : l'Etat pris en otage

Publié le mercredi 29 novembre 2017 . 4 min. 46

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La révolution technologique a-t-elle besoin d’une finance folle ? La question peut sembler saugrenue. Et pourtant, il n’y a pas eu historiquement de périodes de grand chambardement technologique sans euphorie, sans bulle, sans krach. Les périodes de rupture technologique sont, par définition, des périodes d’incertitude radicale où le calcul économique est mis en échec.


Chacun pressent depuis 30 ans que le numérique est la nouvelle poule aux œufs d’or. Mais ce n’est pas la même chose de parier sur Palm ou Blackberry, que sur Apple ou Google. Et cela ne retire rien au fait que tous participent à la montée de l’innovation.


Un lien historique entre périodes d'innovation et instabilité financière


On peut se demander si l’irrationalité des marchés ne constitue pas, d’un point de vue historique, un levier de diffusion rapide de certaines technologies à fortes externalités qui ont pour point commun d’avoir entraîné dans la faillite nombre d’investisseurs, pour plusieurs raisons : leurs rendements différés, la guerre des standards qui disqualifie un projet, même bon sur le papier, et le fait que ces périodes d’expérimentation sont ponctuées par définition de beaucoup d’échecs. L’emballement des marchés se solderait néanmoins en définitive  par un gain collectif.


L’analyse historique souligne l’étroite imbrication entre les périodes d’innovation technologique et l’instabilité financière. Dans son ouvrage Manias, Panics and Crashes, Charles Kindleberger relève trois phases caractéristiques des cycles de marché. Le "déplacement" est un événement extérieur, l’irruption de nouvelles technologies par exemple, qui modifie les perspectives, les centres de profit, les comportements. "L’euphorie" constitue la première phase de la spéculation, caractérisée par une perte de contact des agents économiques avec la réalité. La "détresse financière" est la phase finale de la spéculation qui précède la panique, lorsque les agents se trouvent en situation de ne plus pouvoir faire face à leurs engagements.


La crise que traverse le système économique ne dément pas pour autant le fait que s’ancrent de nouveaux agencements institutionnels ou de nouveaux usages. La crise de 1873 des chemins de fer n’a pas signé la fin du transport commercial sur rail, ni la crise de 1929 celle de la production de masse. Bien au contraire.


Les bulles et la dette publique, conditions sine qua non du progrès technologique ?


C’est à l’aune de ce constat qu’il faut considérer les dérives de la finance aujourd’hui.


Soit l’inflation des valeurs mobilières et immobilières est d’abord perçue comme le produit du gonflement démesuré du bilan des banques centrales et de règles prudentielles permissives. Nous vivons dans un régime instable qui, bulle après bulle, et purges de bilan après purges de bilan, affaiblit le potentiel de croissance des économies avancées. La décrue des taux d’intérêt rend alors  compte d’une dégradation plus profonde du rendement du capital, lié à une mauvaise sélection et à la panne du progrès technique. Et cette décrue alimente le levier et fait le lit des bulles futures. Bref, lorsque l’Etat s’endette, jouant son rôle d’assureur en dernier ressort, il ne protège que les spéculateurs et ne fait qu’enferrer l’économie dans une déflation rampante et un endettement non résorbable.


Soit on considère que la finance contemporaine, à travers le jeu des fusions-acquisitions, la survalorisation des secteurs à fort pouvoir de réseau, le prix accordé au capital immatériel, et l’essor du capital investissement,  a réellement un effet structurant, qui configure l’économie de demain. Qu’elle facilite in fine l’irruption de nouveaux secteurs et modes d’organisation, aux rendements différés, qui n’auraient pas été financés sans cette suite d’erreurs et de paris hasardeux. L’Etat doit alors jouer pleinement son rôle d’assureur en dernier ressort et de régulateur pour accélérer la transition et éviter l’enlisement dans les crises.


La dette publique n’a alors plus tout à fait le même sens. Elle n’est plus ce piège inextricable qui pénalise les générations futures. Elle est une prise en otage de la société tout entière, pour financer la mutation de l’économie mais en retirer aussi les dividendes futurs.

 

Olivier Passet, Révolution numérique et finance folle : l'Etat pris en otage, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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