La mutation du marché de la mode : stratégies supply chain et survie des marques

D’après la dernière étude Xerfi Precepta, la filière de l’habillement traverse une profonde remise en cause de son modèle économique. Désaisonnalisation des collections, essor de l’occasion, impératif de décarbonation, digitalisation des parcours d’achats : les mutations sont aussi diverses que profondes. À l’heure où les défaillances et les difficultés financières s’accumulent pour les marques et distributeurs, la logistique joue un rôle décisif pour améliorer leur compétitivité et contribuer à leur transformation.

Pour vous aider à comprendre comment faire de la supply chain un atout stratégique dans la filière de l’habillement, les experts de Xerfi se sont penchés sur… :

• Les flux mondiaux de la filière textile pour identifier les pays clés et les dynamiques des chaînes d’approvisionnement autour du grand import, du nearshore et du Made in France.
• L’étude analyse également les risques susceptibles de perturber les supply chain, à commencer par le dérèglement climatique, les tensions géopolitiques et les scandales sur les conditions de fabrication.
• Sont aussi décryptées les stratégies logistiques par profil d’acteurs pour s’inspirer des facteurs clés de succès de la fast fashion, du luxe, des marques enseignes, des DNVB et des spécialistes de l’e-commerce.

Dans un marché en constante mutation, les entreprises du secteur de la mode et du textile sont par ailleurs confrontées à plusieurs défis majeurs qui ont été largement abordées dans cette étude :

• Premier d’entre eux, celui de la gestion et de l’optimisation des stocks afin d’améliorer la rentabilité. Promod s’illustre en ce sens en plaçant la réduction des stocks et invendus au cœur de sa stratégie. Parallèlement, pour répondre rapidement aux attentes changeantes des consommateurs, l’heure est à la réduction du « time-to-market ». Tel est le cas d’Etam, qui cherche des solutions innovantes pour produire plus rapidement en circuit court, notamment par le biais de nouvelles implantations industrielles.
• Durabilité et responsabilité constituent l’essence du deuxième défi. Cela suppose de renoncer à la destruction des invendus mais aussi d’accélérer sur la relocalisation de la production. C’est à ce titre que Jules se tourne vers des fournisseurs européens. Cette démarche s'accompagne d'une réflexion sur le sourcing, avec des initiatives comme celle de Sapar, produisant à partir de vêtements usés, ou de Kiabi, qui vise des collections 100% éco-conçues. Simultanément, la filière de la « seconde main » se développe commercialement et s’organise au niveau logistique, à l’instar de Rediv qui décharge les marques de la collecte, du traitement et du stockage des habits d’occasion.
• Troisième défi, celui de l’innovation et de la traçabilité dans la supply chain. On assiste dans ce cadre à l'intégration de nouvelles technologies, faisant appel à l'intelligence artificielle, dans le but d’optimiser la chaîne d'approvisionnement, comme le montrent les exemples de H&M et de Chanel. Par ailleurs, l’accent est désormais mis sur les garanties de transparence et de traçabilité, à l'image des efforts de Vestiaire Collectif pour garantir l’authenticité des produits vendus sur sa plateforme.