En dépit de la stagflation, d’une vive concurrence et d’un désamour pour la prépa éco, les écoles de commerce ont toujours la cote. Tandis que de nouveaux établissements se créent ici ou là, ceux figurant dans les palmarès se montrent audacieux. Au-delà de l’envolée des frais de scolarité et du nombre d’inscrits, les investissements, massifs, se déroulent conformément aux plans stratégiques, entre enrichissement et hybridation de l’offre, création ou modernisation des campus, et développement international.
Cependant, d’après la dernière étude Xerfi Precepta, cet hyper-dynamisme soulève la question de la soutenabilité financière de ces stratégies. D’autant que les écoles sont confrontées à une baisse des subventions dédiées à l’apprentissage et à la possible mise en place d’un reste à charge pour les formations éligibles au CPF. En parallèle, l’essor de l’IA générative va les contraindre à investir pour adapter la recherche, les méthodes d’évaluation et d’enseignement ainsi que le contenu des programmes, la maitrise de « l’art du prompt » devenant essentielle dans de nombreux métiers.
Dans ce contexte où des modèles de rupture et des alliances innovantes vont inévitablement se développer, quels profils d’écoles sont les mieux armés ? Quelles stratégies s’avèrent prioritaires ? Et quelles perspectives se dessinent d’ici 2026 ? En réponse à ces problématiques, l’analyse de nombreux cas effectuée par les experts de Xerfi a permis de mettre en lumière les principales stratégies de croissance s’offrant aux écoles de commerces. Quatre logiques sont à l’œuvre :
• Première d’entre elles, l’enrichissement de l’offre de formation. L’impératif des enjeux environnementaux et sociétaux suppose un élargissement des programmes d’enseignement, à l’image du virage vert opéré par Audencia via le lancement de Gaïa, son école de la transition écologique et sociale. Parallèlement, l’effort est porté sur l’Executive Education, comme en atteste par exemple les partenariats mis en place par l’ESSEC avec les Mines de Nancy et l’Institut Catholique de Paris.
• Deuxième logique à l’œuvre, l’ouverture et la modernisation des campus en France. C’est à ce titre que l’emlyon business school organise son retour à Lyon par la création d’un nouveau campus dans le quartier de Gerland. Dans la même logique, Grenoble Ecole de Management vient d’inaugurer son nouvel éco-campus à Pantin.
• La digitalisation de l’enseignement et le recours à l’IA constituent la troisième stratégie de croissance s’offrant aux établissements. L’heure est à l’utilisation de nouveaux outils pédagogiques reposant sur le numérique et l’accessibilité en ligne des modules d’apprentissage. Citons à ce titre l’ESCP business school qui initie sa Phygital Factory tout en construisant une alliance avec First Education Online.
• Enfin, dernière des stratégies analysées dans l’étude, celle du développement international. Les initiatives ne manquent pas pour illustrer la croissance des écoles françaises par-delà nos frontières, à l’instar du développement de l’EDHEC via la création d’EDHEC America en 2022, ou bien de SKEMA qui a ouvert la même année SKEMA Law School for Business au Brésil tout en développant de nombreuses alliances internationales.
Publié le lundi 13 novembre 2023 . 3 min. 46
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