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A peine Donald Trump a-t-il annoncé une hausse des droits de douane que l’action Stellantis plongeait en Bourse.

Dans les usines de Franche-Comté, syndicats et salariés ont fait preuve d’un calme vigilant. Parce que réservée à l’Europe, leur production ne sera pas impactée par les taxes américaines.

Mais la CFDT nuance, je la cite: “Des taxes sur les produits exportés par l’Europe pourrait affaiblir le pouvoir d’achat des ménages, ce qui ne les inciteraient pas à acheter de nouvelles voitures.”

Et si ces réactions démontraient que le populisme est le meilleur ennemi du populisme?

C’est le sujet de mon billet libéral.

Premier point, la politique protectionniste affecte ceux qu’elle est censée protéger.

Regardez le bilan de la première mandature Trump:

-faible réduction du déficit commercial du fait des représailles, notamment chinoises;
-diminution du pouvoir d’achat des Américains du fait de la hausse des prix des produits importés, c’est mécanique, mais aussi des produits made in America, par augmentation des marges;
-un effet global négatif sur l’emploi, et des emplois sauvés dans les industries protégées à un coût exorbitant pour le contribuable américain…

Ce bilan est mauvais.

Il n’empêche, Donald Trump a été réélu, soutenu par ses supposées victimes. L’économiste Emmanuel Combe le note: “C’est tout le paradoxe du protectionnisme tarifaire : un mauvais choix économique, cela reste payant sur le plan politique.”

Mon second point vise justement à déconstruire un narratif populiste. Ce récit oppose une élite libérale cosmopolite et mondialiste au peuple, au vrai peuple défenseur d’une souveraineté nationale-étatique.

Vous l’avez? C’est par exemple la fameuse scission de David Goodhart entre somewhere et anywhere.

Les somewhere, le peuple, seraient enraciné dans leur milieu d’origine, leur vraie patrie, et liés à leur culture nationale.

Les anywhere, libéraux et universalistes, se sentiraient, eux, partout chez eux.

Ce conflits entre enracinés et déracinés expliquerait le Brexit, les Gilets jaunes ou l’élection de Donald Trump.

J’utilise à dessein le conditionnel car cette distinction a première vue éclairante est en fait trompeuse.

Dans son ouvrage intitulé La peur ou la liberté, l’Allemand Jan-Werner Müller la démonte.

D’abord, nous dit-il, “la plupart des membres de l’élites restent dans des proportions écrasantes des nationaux”. Et sont beaucoup moins libéraux qu’on le dit.

Alors oui, certaines élites, notamment à Bruxelles, défendent le libre-échange. Mais attention, nous dit Müller: se contenter de cette analyse générale, “c’est perdre de vue le fait que les élites nationales, et des populistes revendiquant le monopole de la représentation du peuple, peuvent prospérer sur le dos des couches les moins favorisées de leur société.”

Cela nous ramène au bilan de Trump I.

Plus important encore, la présentation des protagonistes de ce nouveau conflit est tout sauf neutre. Que démontre la réaction de la CFDT de Stellantis? Que les “vrais gens” sont capables d’une analyse globale que ne renierait pas les élites libérales.

Un: en Franche-Comté, Stellantis bénéficie du marché unique européen, sans droit de douane.

Deux: l’impact du trumpisme sur les usines Stellantis au Mexique et au Canada révèle les ravages qu’aurait une guerre commerciale entre les Vingt-sept.

Trois: même enracinés, les somewhere sont capables d’analyser l’effet négatif sur le pouvoir d’achat de la fuite en avant protectionniste au niveau mondial.

Le populisme, nous dit Müller, est dans l’obligation de mener un combat culturel pour créer un corps politique homogène: il doit ainsi instaurer une ligne de démarcation entre le vrai peuple et son ennemi, les élites mondialisées. Mais c’est un ennemi imaginaire.

Et si le populisme était le principal ennemi du peuple?


Publié le lundi 17 mars 2025 . 4 min. 31

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