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«Le gros problème, en France, ce n’est pas tant le niveau de salaire, c’est l'écart entre le brut et le net. C’est un sujet collectif: le coût salarial pour l’entreprise est trop élevé et le net perçu par les salariés est trop faible.»

Ainsi parle Florent Menegaux, le président du groupe Michelin. Un résumé choc de l’impasse de financement de notre modèle social.

C’est le sujet de mon billet libéral.

Pourquoi Florent Menegaux parle-t-il d’un sujet collectif ? Parce que depuis des décennies, quelle que soit l’orientation politique du gouvernement, la France a fait un choix : mutualiser une part de plus en plus importante des richesses créées par le travail. Et en faire porter le poids sur les facteurs de production: le travail et le capital.

En quarante-cinq ans, nos dépenses publiques sont passées de 46 à 57 % du PIB, soit 310 milliards d’euros de dépenses supplémentaires chaque année. En totalité, oui, en totalité des dépenses de protections sociales.

Le coût salarial pour l’entreprise s’est alourdi. Cette question de compétitivité est beaucoup débattue. Moins étudié jusque-là, cet autre constat : le niveau de rémunération revenant au salarié a lui aussi été affecté. Et non sans conséquence.

Deux manières d’appréhender cette dérive.

Dans son livre, Sortir du travail qui ne paie plus, Antoine Fouchet explique: «Mécaniquement, la plus grande mutualisation de notre richesse collective s’est traduite par un prélèvement plus élevé sur la richesse individuelle, et notamment sur les salaires gagnés.»

C’est vrai, la France a pris garde de ne pas trop pénaliser les salariés au smic. Mais ce n’est pas le cas des autres travailleurs.
Au niveau du salaire moyen, pour 100 euros gagnés, le salarié en conservait 69 en 1968 et 60 en 1987. C’est 54 euros aujourd’hui: 100 euros versés, 54 euros conservés.

Dans un autre ouvrage, La France doit travailler plus…, Denis Olivennes fait le même diagnostic. Il écrit: “Travailler plus pour gagner moins, voilà la martingale maudite du désarroi français.”

Lui prend un autre indicateur : le taux marginal effectif de prélèvement. C’est-à-dire la fraction d’une hausse de revenu qui vous échappe, soit parce que votre prélèvement augmente, soit parce que vos prestations diminuent.

Eh bien, la moitié des personnes en emploi ont un taux marginal de 56%. Autrement dit, à ce niveau de revenu, si vous gagnez 100 euros de plus, vous ne gardez pour vous que 44 euros.

Denis Olivennes insiste: “Plus des deux tiers des Français, et ce quel que soit leur niveau de salaire, donnent plus qu’ils ne reçoivent d’une augmentation de leur revenu du travail.”

Dans Les Echos, l’économiste Pierre Cahuc explique: “La redistribution massive constitue certes une extraordinaire réussite de l’Etat-providence [...] Mais elle a une contrepartie. En France, travailler rapporte beaucoup plus aux autres qu’à soi-même. C’est sans doute la raison essenteille pour laquelle il devient de plus en plus difficile de convaincre les Français de travailler plus.”  Fin de citation.

C’est la théorie de Denis Olivennes: pour sortir de la trappe à déclassement, il faut que les Français au global travaillent davantage, et pour cela, il faut qu’il soit mieux payer.

Denis Olivennes comme Antoine Fouchet proposent une baisse massive des cotisations sociales contre une hausse d’impôt sur les richesses non productives.

Sans doute minorent-ils l’impact d’un tel transfert. Et sans doute aussi évacuent-ils trop rapidement l’autre option: une réduction drastique des dépenses publiques.

« On a le pacte social le plus généreux du monde, est-ce que ce pacte est tenable ? Non », répond le Premier ministre François Bayrou.

Il sait désormais qu’il est urgent de s’attaquer à la rémunération du travail.


Publié le jeudi 27 mars 2025 . 4 min. 35

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