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En imposant une pax americana à l’Ukraine, Donald Trump précipite l’Europe dans un nouveau paradigme: se défendre seule face à une Russie impérialiste. Aussi, Emmanuel Macron tente-t-il de préparer l’opinion a un effort de guerre. La France consacre aujourd’hui 2% de son PIB à la défense. Elle va devoir faire plus. Beaucoup plus. C’est-à-dire, je cite le chef de l’Etat, “revisiter ses choix budgétaires”. En a-t-elle la capacité ?

C’est le sujet de mon billet libéral.

Effort de guerre, ça veut dire quoi? Ecoutez Thierry Breton, l’ancien commissaire européen: “Passer à une économie de guerre a un coût: 40 milliards d’euros supplémentaire par an pour passer à 3,5% du PIB consacré à la défense. Et 80 milliards pour aller jusqu’à 5%.”

Pour rappel, le budget de la défense est prévu pour cette année à 50 milliards d’euros.

Comment financer cet effort?

On connaît la chanson: d’abord par la dette, bien sûr.

Au niveau européen, si les Etats membres parviennent à se mettre d’accord.

Et au niveau national, avec là encore l’aide européenne. Bruxelles pourrait permettre d’exclure du calcul des 3% de déficit les investissements de défense.

Malgré ce retraitement spécial, le déficit et la dette françaises resteront largement au-delà des niveaux autorisés. D’où l’idée de redéfinir nos priorités budgétaires.

Facétie de l’histoire, au moment même où il est question d’effort de guerre, notre pays s’engage dans une renégociation de la réforme des retraites, avec l’objectif d’alléger l’effort demandés aux Français pour redresser les comptes…

Anachronique et dangereux, je vous explique.

Avec la chute du mur de Berlin, en novembre 1989, se sont multipliées les théories sur la victoire définitive des démocraties libérales sur le communisme. Résultat, les démocraties ont baissé la garde : elles ont renoncé à préparer la guerre pour préserver la paix…

Bruno Chrétien, président de l’Institut de la Protection sociale, raconte: “C’était le temps des illusions où Laurent Fabius annonçait les dividendes de la paix. On parlait alors de réduire les dépenses militaires pour se désendetter”.

De fait, dès 1990, le plan « Armées 2000 » engage le pays dans une politique de baisse des dépenses militaires. En moins d’un quart de siècle, elles passeront de 3,4 à 2,2 % du PIB, soit une baisse d’un tiers de l’effort de défense.

Le budget de la défense nationale va ainsi devenir la variable d’ajustement des Finances lors des discussions budgétaires.

C’est fini. Comme le dit le ministre des Armées : “Le temps des dividendes de la paix est définitivement révolu.”

D’accord. Mais à quoi ont servi ces dividendes qu’il s’agit à présent de récupérer ?

C’est là que les choses se compliquent.

Ecoutez encore Bruno Chrétien: “Nous avons bien eu la réduction drastique des dépenses de défense mais avec en contrepartie l’augmentation des dépenses sociales et de l’endettement public.”

Plus que tout autre pays, la France a profité de ces années pour laisser filer ses dépenses sociales.

Entre 1990 et 2015, les dépenses de protection sociale sont passées de 25 à 32 % du PIB. Soit 180 milliards d’euros par an en valeur 2023. C’est énorme !

Conclusion acide de notre expert: “Nous n’avons pas distribué les dividendes de la paix, nous avons gaspillé notre capital.”
D’où ce constat: la seule solution budgétaire tenable pour financer l’effort de guerre, c’est une baisse drastique des dépenses sociales, à commencer par les retraites.

On revient toujours au même sujet. Au même déni national…

Les partenaires sociaux, les Français, sont-ils prêts à entendre ce discours? On peut en douter. C’est pourtant la signification cachée de cette “révision des choix budgétaires” annoncée par le Président de la République…


Publié le vendredi 07 mars 2025 . 4 min. 39

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