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Prévisions 2014-2015 : l’Europe de retour, à contre… emploi

Publié le mercredi 23 octobre 2013 . 7 min. 40

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Xerfi Canal présente l'analyse de Thibault Lieurade, journaliste Xerfi Canal

Cette Europe sans demande au centre et sans export à sa périphérie, une Europe à la remorque de l'Allemagne c'est fini !  Alors c'est vrai, le bon chiffre du 2ème trimestre 2013 ne doit pas faire oublier que la zone euro n'en est pas à son premier rebond. Déjà en 2010 et jusqu'au printemps 2011, elle semblait tirée d'affaires. A tel point que la BCE avait durcit sa politique monétaire en avril puis en juillet. Un bon chiffre qui ne doit pas masquer non plus que le terrain perdu est loin d'avoir été rattrapé avec activité encore inférieure de près de 3% à son niveau d'avant la grande récession. Une moyenne de façade, qui masque toujours l'éclatement des performances avec d'un côté l'Allemagne qui caracole en tête et qui a depuis longtemps rattrapé puis dépassé son pic de 2008. Et de l'autre, les deux grands pays du Sud (l'Italie et l'Espagne) qui décrochent toujours, même si la descente ralentit. Quant à la France, elle est juste en passe de retrouver son niveau de PIB d'avant crise.

Alors pourquoi croire enfin à une vraie reprise ? D'abord l'amélioration des d'enquêtes du type PMI ne se limite plus à l'Allemagne mais débordent en Europe du Sud. Et c'est en Espagne que le mouvement est le plus puissant. Les efforts d'ajustement par la déflation salariale commencent à produire leurs effets sur la compétitivité-coût espagnole : une compétitivité qui s'améliore, une profitabilité des entreprises record et des équilibres extérieurs qui se restaurent. L'Espagne exporte à des rythmes qui n'ont plus rien à envier à ceux de l'Allemagne et signent le réveil de la production industrielle.

Autre bonne nouvelle, l'apurement de la bulle immobilière n'est plus très loin, comme le montre la stabilisation des prix dans l'ancien au 2ème trimestre. Une stabilisation qui met un terme à une chute presque ininterrompue depuis 22 trimestres avec à la clé un plongeon historique des prix de 43%. De quoi redonner un peu le moral aux Espagnols qui commencent aussi à entrevoir les premières améliorations du marché du travail avec une baisse du nombre de chômeurs. De quoi en partie débloquer la consommation et donner une bouffée d'oxygène au commerce de détail. Et comme Bruxelles et la BCE ont accordé un délai supplémentaire pour atteindre la cible de 3% de déficit, c'est une bouffée d'oxygène qui lâche la bride à la croissance au lieu de l'étouffer. Après une dernière année dans le rouge, l'Espagne devrait redevenir positive en 2014 et accrocher 1,6% de croissance en 2015. Elle signerait alors sa meilleure performance de ces 8 dernières années.

L'Italie, l'autre grande économie du Sud, se trouve à peu près dans la même configuration. Elle fait pourtant un peu moins bien en raison de conditions de financement des entreprises et des ménages, toujours très difficiles avec des taux d'intérêt élevés et des conditions d'octroi du crédit très restrictives. Pas étonnant donc que l'investissement recule depuis 9 trimestres maintenant. Neuf trimestres qui s'ajoutent à une glissade entamée depuis 2007 et une chute de 27%.  A court terme, cela interdit à l'Italie de s'engager sur la voie de la reprise. A plus long terme, cela limite son potentiel de croissance. A cela s'ajoute l'instabilité politique et ses conséquences sur les conditions de financement de la dette souveraine et les blocages en interne en matière de réformes. Par conséquent, nos prévisions se situent un cran plus bas qu'en Espagne avec un PIB en hausse de 0,4% en 2014 et qui peinera à accrocher le plancher symbolique de 1% en 2015.

De son côté, l'Allemagne doit relever deux défis majeurs : rééquilibrage des moteurs de la croissance et vieillissement démographique. Car si les comptes extérieurs allemands sont toujours sur-vitaminés, l'Allemagne a construit sa compétitivité en sous-traitant sa production dans les pays à faible coût d'Europe de l'Est. Une économie de bazar dont le talon d'Achille est le temps qui passe et qui fera converger les coûts salariaux des PECO vers les standards européens. Et le rattrapage peut être rapide, à l'image de la Chine devenue trop chère pour certains donneurs d'ordres mondiaux.

A cela s'ajoute une concurrence de plus en plus rude avec le Japon lancé dans une guerre totale des changes et les Etats-Unis qui utilisent aussi l'arme du change mais dont les choix radicaux en matières énergétiques ont abaissé les couts de production. Quant à l'évolution de sa démographie, avec un taux de fécondité de 1,36 enfant par femme, parmi les plus faibles d'Europe, l'Allemagne ne renouvelle pas ses générations et recourt à la main d'?uvre étrangère : 1 million de migrants en 2012, dont 130 000 venus d'Europe du Sud. Mais, c'est une chose d'attirer les jeunes talents étrangers de pays en crise. C'en est une autre de les garder. En clair, le balancier pourrait vite repartir de l'autre côté, laissant l'Allemagne seule avec son problème démographique. Mais attention, à court terme c'est bien l'Allemagne qui restera en tête de la croissance avec une hausse du PIB proche de 2% en 2014 et 2015 avec, une fois n'est pas coutume, la consommation comme principal contributeur.

Quant à la France, elle peinera comme l'Italie à passer à la vitesse supérieure et le compteur restera bloqué à 0,6% en 2014. Et sa performance en 2015 sera de 1,5%, c'est un peu moins bien qu'en Espagne. Tout un symbole. Ce tour d'Europe ne serait pas complet sans un mot sur le Royaume-Uni. A la grande différence des pays du Sud, le gouvernement britannique n'a pas fait la chasse aux recettes fiscales. Bien au contraire : coup de rabot sur les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu, exemption de cotisations patronales, exonération de l'impôt sur le climat, baisse de l'impôt sur les sociétés bientôt ramené à 20%... La carte jouée est bien celle de l'attractivité fiscale, le tout accompagné de mesures de soutien à l'économie, 17 milliards de livres cette année, soit 1% du PIB, ont été débloqués. Au menu donc : keynésianisme fiscal et injections massives de liquidités, taux directeurs au plancher. Comme aux Etats-Unis. Comme aux Etats-Unis aussi, le Royaume-Uni mise aussi sur son industrie pour se relancer avec les mêmes leviers :

1- faiblesse de sa monnaie nationale
2- gaz de schiste pour abaisser ses coûts de production.

Et ça marche. Le Royaume-Uni affichera la meilleure performance des grands pays européens en 2015 Selon notre scénario, la croissance britannique atteindra alors 1,8% après 1,5% en 2014. Mais comme de coutume, les britanniques ont le regard davantage tourné vers les Etats-Unis et le grand large que vers le continent. Une Europe écartelée donc, mais une Europe de retour, avec des écarts qui se resserrent entre le c?ur et la périphérie. Une Europe à contre-emploi aussi, avec une Allemagne qui consomme, une Europe du Sud qui exporte, et une Royaume-Uni qui se réindustrialise. Mais une Europe contre l'emploi, avec un chômage record figé à 13% en 2014 comme en 2015.

Thibault Lieurade, Prévisions 2014-2015 : l'Europe de retour, à contre...emploi, une vidéo Xerfi Canal


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