Vidéo réalisée en partenariat avec Les Journées de l'Economie 2023 "Surmonter nos fragilités".
Les élections européennes de juin 2024 sont le moment de repenser le projet européen. Pendant la crise sanitaire, la crise énergétique, dans cette période d’urgence climatique et de tourments géopolitiques, l’Europe a été utile et a fait beaucoup, sans que nos concitoyens en aient toujours conscience. Il est temps de sortir de la gestion de crises et de définir un projet européen positif. Celui-ci doit reconnaître que nous construisons un fédéralisme fiscal, et en construire les institutions politiques démocratiques pour un vrai débat sur les politiques économiques.
Revenons sur les évolutions des cinq années passées, durant d’une mandature du parlement européen. Impossible de tout résumer, je prendrai donc deux exemples importants. Tout d’abord sur la question climatique, l’Europe est en avance sur les pays et parfois sur les opinions publiques nationales. Les projets Fit for 55 est un projet de réduction de 55% des émissions de CO2 en 2030 par rapport à 1990 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette ambition nécessaire bouscule le rythme trop lent de certains pays européens. La réponse à la crise sanitaire ensuite, la lutte contre la crise sanitaire a conduit l’Union Européenne a inventer de nouveaux instruments, comme une dette européenne commune et massive pour soutenir le pays les plus déstabiliser par la crise sanitaire, le projet Next Generation EU.
Est-ce à dire que tout est parfait dans la politique européenne ? Non, bien sûr et nos concitoyens le savent bien. Si la réponse à la guerre en Ukraine a amené à un consensus politique de soutien à l’Ukraine, la coordination des politiques de lutte contre la hausse des prix de l’énergie n’était pas bonne.
Comment avancer ? En comprenant que nous sommes en train de construire un fédéralisme européen et une coordination de nos États providence. Cette évidence nous permettrait de nous inspirer de ce qui marche dans d’autres fédérations, comme aux États-Unis où les droits sociaux entre l’État du Vermont et du Texas sont aussi différents qu’entre des pays européens. Je suis par exemple pour un impôt directement européen pour financer les politiques européennes, pour l’éducation, la recherche et la lutte pour le changement climatique. Ne cachons pas que cet impôt s’ajouterai aux autres, et nous devons en débattre du principe de contributions justes et modestes, sans déstabiliser les Etats nationaux.
Penser le fédéralisme fiscal européen n’a certainement pas pour objectif de tout centraliser au niveau européen, au contraire. Pour penser un principe effectif de subsidiarité, c’est-à-dire la priorité au local et aux niveaux de décision au plus près de nos concitoyens, il faut penser ce qui est légitime de décider au niveau européen. Sinon, et si l’on ne pense pas le fédéralisme européen, le risque est une gestion bureaucratique de l’Europe qui ne sera pas acceptée par nos concitoyens et concitoyennes.
Publié le lundi 30 octobre 2023 . 4 min. 52
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