Les stratégies des assureurs sur le marché des microentreprises, TPE et PME
Publié le mercredi 9 septembre 2020 . 3 min. 18
La crise née de la pandémie, et plus encore les réponses apportées pour l’endiguer, ne remettent pas en cause l’attrait du marché des microentreprises, TPE et PME pour les acteurs de l’assurance. Elle complexifie toutefois singulièrement la donne, du moins à court terme. Et pour cause : le monde a basculé dans une récession inédite et généralisée. Les marchés actions ont été particulièrement malmenés lors du « grand confinement ». Et s’ils se sont rapidement repris depuis, ils ne sont pas à l’abri de nouvelles corrections, alors que les taux d’intérêt restent durablement ancrés à bas niveau.
Dans ce contexte, les approches conseil et servicielles tout comme les problématiques de fidélisation seront plus que jamais sur le devant la scène. Et ce d’autant plus face à la crise d’image née de la polémique autour des pertes d’exploitation des commerçants. Selon une enquête menée par l’ACPR, pour le seul risque de pandémie, 2,6% seulement des contrats du marché prennent explicitement en charge ce risque alors qu’un peu plus de 4% des contrats peuvent prêter à interprétation. Axa a ainsi été assigné en référé par un restaurateur, lequel a finalement eu gain de cause. Largement médiatisée, cette affaire pourrait entraîner une multiplication d’actions en justice. La période qui s’ouvre doit également pousser les acteurs à s’interroger sur leur stratégie digitale alors que le confinement a été à l’origine d’une évolution massive des usages. Dans un contexte inédit, la relation de proximité en face-à-face est devenue extrêmement compliquée. Une situation qui a propulsé sur le devant de la scène les outils technologiques. Et aucun retour en arrière ne semble envisageable dans un contexte qui voit émerger les modèles 100% en ligne de jeunes start-up. Avec à la clé des conséquences d’ampleur sur les standards du marché en matière d’expérience client.
Particulièrement disputé, le marché des microentreprises, TPE et PME le sera davantage encore demain sous l’impulsion de jeunes start-up technologiques et plus encore des offensives des bancassureurs. Malmenées sur leur cœur de métier, les banques accélèrent leurs stratégies de diversification en direction de l’assurance. Ce n’est donc pas une surprise si le Crédit Mutuel ou la Société Générale figurent parmi les principaux instigateurs des indemnisations extracontractuelles liées aux pertes d’exploitation… Bref, la concurrence s’accélère. Une situation par ailleurs synonyme d’une convergence des stratégies d’offre globale, lesquelles ne sont pas forcément à la portée de tous les compétiteurs. Elle a d’ailleurs justifié, pour partie, certains rapprochements d’envergure à l’exemple de la Macif et d’Aesio. Ces opérations semblent au passage marquer une nouvelle étape dans le processus de consolidation du secteur de l’assurance qui conduira à l’émergence de nouveaux poids lourds à la hauteur des enjeux et de portefeuilles d’activités davantage diversifiés. Car à l’évidence, la spécialisation, qui caractérise encore un nombre important d’acteurs, risque de devenir à terme un point de fragilité, dans un environnement économique et financier compliqué pour l’assurance.
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